Hommage aux 385 martyrs

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Comme chaque année, le 6 janvier, la famille révolutionnaire et les habitants de la commune d’Aït Yahia Moussa se recueillent à la mémoire des 385 martyrs, tombés au champ d’honneur le 6 janvier 1959 dans la bataille de Bougarfène. En effet, un programme d’activités a été tracé par l’organisation locale des moudjahidines et l’APC, afin de commémorer cette date, restée gravée dans la mémoire collective. Vers 9 heures, une procession de véhicules s’est ébranlée à partir du chef-lieu communal, prenant la route d’Ighil El-Vir, pour arriver jusqu’à cet endroit, où étaient inhumés ces vaillants combattants de l’ALN qui avaient, autrefois, tenu tête à une armée suréquipée en matériel de guerre et en hommes. Une gerbe de fleurs fut déposée devant la stèle, puis une chorale entonna l’hymne nationale et un récital de poésie glorifia ces braves hommes, suivis de la lecture de la «Fatiha». On remarquera la présence du chef de daïra, M. Abdelmadjid Tabet, du maire M. Rabah Hamitouche et de son exécutif, du directeur du musée de Medouha, ainsi que des anciens moudjahidines, venus des quatre coins de la wilaya. Il y eut, ensuite, des prises de paroles, où les intervenants ont mis l’accent sur cette grande bataille, l’une des plus héroïques de la guerre de libération nationale. On rappellera que, suite à une fuite d’informations au sujet d’une rencontre très importante prévue à la maison de Krim Belkacem, où de nombreux dirigeants de la révolution allaient prendre part, l’armée coloniale engagea une grande opération. Cependant, le mérite revient au groupe du capitaine Oudni Aomar, dit Si Moh Nachid, qui put organiser une sortie miraculeuse de ces grands dirigeants, en les accompagnant jusqu’au Djurdjura, pour ainsi fuir le maillage des soldats français, armés jusqu’aux dents. On raconte que des dizaines de camions militaires quittèrent la caserne de Draâ El-Mizan à l’aube, pour encercler toute la région. «Il y avait plus de 30 000 militaires engagés dans cette bataille. Les hauts dirigeants de l’armée coloniale voulurent saisir cette chance, pour anéantir les grandes têtes de l’ALN. Peu avant le lever du soleil, tout le périmètre fut encerclé. Ces soldats étaient soutenus par des avions militaires et la bataille fut rude. Le sinistre tortionnaire, le capitaine Grazziani, et le lieutenant Chassin furent capturés vivants. Vu que les négociations n’aboutirent pas, ils furent exécutés. C’était à ce moment là que l’armée française utilisa tous les moyens et même le napalm à l’encontre des civils. Vraiment, c’était de la géhenne», raconta un ancien moudjahid. Au total 385 moudjahidines étaient tombés au champ d’honneur. Du côté français, il y eut des centaines de blessés transportés par hélicoptère à l’hôpital de Tizi-Ouzou, en plus des deux officiers précités. Les moudjahidines, qui ont pris la parole, ont souligné l’engagement de la région dans la lutte contre l’occupant avec les premiers maquisards de 1947, à leur tête le colonel Krim Belkacem. Au terme de ce recueillement, tout le monde a souhaité que cette bataille soit écrite en lettres d’or dans l’histoire d’Algérie. D’ailleurs, même un documentaire a été tourné à ce sujet, en attendant un long métrage.

Amar Ouramdane

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