Les festivités lancées hier

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Cette année, la célébration de Yennayer, placée sous le thème «Yennayer, un symbole et une histoire plusieurs fois millénaire» revêt un caractère exceptionnel.

Les festivités se déroulent dans une atmosphère et ambiance particulières, d’autant que la journée est désormais chômée et payée sur décision des hautes instances du pays. L’ouverture officielle a été faite, hier, au petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, par le chef de daïra de Tizi-Ouzou, délégué par le wali. Il est à souligner que la fête est célébrée dans l’ensemble du pays. Plusieurs wilayas participent à cet évènement pour mettre en relief la dimension amazighe de l’identité algérienne. A Tizi-Ouzou, pour l’entame, un séminaire national a regroupé, hier, des hommes de culture, d’histoire, de littérature et d’anthropologie. Il s’agit de Slimane Hachi, Brahim Tazaghart, Saïd Chemakh, Hellouane Ahcène et Hamid Bilek. Slimane Hachi dira d’emblée : «C’est une journée exceptionnelle, car l’Etat algérien vient de reconnaître cette journée comme étant une journée chômée et payée comme les autres fêtes nationales ! Elle est exceptionnelle car c’est une revendication populaire, le fruit d’un combat de plusieurs années. C’est un instant fondateur, identitaire, qui consolide l’Etat et la Nation». Et d’ajouter : «Il est très difficile de remonter dans l’Histoire pour situer exactement le début de cette revendication, d’abord régionale, puis nationale et qui aujourd’hui est célébrée dans le pays entier. Une volonté de l’exprimer qui fait que la reconnaissance est mutuelle. Reconnaître l’autre, c’est pouvoir travailler avec lui pour un seul idéal, l’intérêt commun (…) Et quand c’est l’Etat qui se reconnait dans cette Nation, et quand cette nation se reconnait dans cet Etat, c’est le bonheur ! C’est la paix sociale !». Pour le conférencier, «cette reconnaissance est fondatrice du resserrement du lien social». Puis au conférencier de faire le tour de la création des calendriers : «Le temps n’est pas une entité sauvage. Il est séquencé dans ses cycles». Il citera les calendriers grégorien, julien, berbère, musulman… «Le 12 janvier n’a pas été choisi fortuitement. C’est le 1er jour de l’hiver d’après le calendrier berbère qui est aussi un calendrier agricole, avec comme exemple les efforts de Massinissa pour l’agriculture et sa volonté de faire du Nord de l’Afrique le grenier de l’Europe tout en procédant à la décentralisation !». Bilek Hamid abordera quant à lui «la prise de conscience sur l’identité», assurant lui aussi qu’il est «difficile de dire avec exactitude à quand remonte le début de la célébration de cette journée historique». En revanche, des études ont été faites autour des calendriers julien, grégorien et musulman entre autres. Saïd Tazaghart, à son tour, s’est étalé sur des faits historiques et spirituels : «Nous sommes un peuple et nous devons savoir comment les autres nous regardent aujourd’hui après tous ces siècles. Il est de notre devoir d’écrire cette histoire qui doit être connue de tous. Se réapproprier l’histoire c’est se reconnaitre soi-même». Le conférencier citera le rituels et les coutumes qui ont disparu pour la plupart, alors que d’autres ont été gardés ou modifiés selon les régions. Hallouane Ahcène et Saïd Chemakh ont abordé cette relation entre «l’Etat et la nation qui sont intiment liés. Si le consensus n’y est pas, la paix sociale est menacée», diront-ils. Ils ont souligné «la reformulation des calendriers, notamment le calendrier amazigh grâce à Mouloud Mammeri, Bensaoud M. Arab entre autres hommes qui ont été à l’origine du combat identitaire !». Il est à signaler qu’avant le début des conférences, la délégation d’officiels, d’invités et d’intervenants a fait le tour des stands d’expositions qui proposent des produits et costumes traditionnels berbères issus de différentes wilayas du pays.

M A Tadjer

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