«Aujourd’hui, il faut placer le savoir au-dessus des pressions politiques. Peut-être est-ce le moment d’introduire un texte de loi pour que la grève soit interdite au niveau de l’éducation nationale, car il faut respecter le calendrier scolaire et avoir l’éthique de la responsabilité», c’est ce qu’a annoncé la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghabrit
Lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. «Il y a des députés qui nous interpellent au sujet des grèves dans le secteur de l’Education. Je leur renvoie la balle, en leur disant que certains pays interdisent la grève dans les établissements scolaires», citant l’exemple de la Fédération d’Allemagne. Abordant, dans ce sillage, les relations de son département avec les partenaires sociaux, Mme Benghebrit a tenu à faire part «d’un climat apaisé d’une manière générale». Au sujet de la grève des enseignants dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Blida, elle a tenu à souligner que «c’est un conflit d’ordre relationnel obligeant malgré tout à maintenir un dialogue, en dépit des difficultés à trouver des solutions adéquates». La ministre a, en outre, affiché son étonnement concernant les motifs de ces deux grèves qui durent depuis plus d’un mois. «Ce qui est bizarre, le fait que la lutte pour la dignité à Tizi-Ouzou n’est pas la même à Blida. Cette politique d’un poids deux mesures mérite qu’on aille au fond du sujet, car ce n’est pas un bras de fer entre un syndicat et un ministère», a-t-elle dit. «Nous sommes dans une phase de perturbation parce qu’il y a effectivement des agendas politiques. Ce qui est malheureux (…)», a-t-elle martelé. Et d’ajouter : «La situation qui nous importe c’est la scolarisation des élèves. Les directeurs doivent répondre à cette obligation par différentes manière en faisant appel à des retraités ou des vacataires», précisant qu’«à ce jour, le retard n’est pas encore fatal et on peut le rattraper». La ministre a fait état de plusieurs rencontres qui ont été tenues avec les inspecteurs et les chefs d’établissements, soutenant que ces derniers, «ont l’obligation d’assurer la continuité du service public». Face à cet état de fait, Mme Benghabrit a jugé «fondamental» de passer d’un aspect protestataire et revendicatif à une dimension propositionnelle et participative. «Je souhaiterai que nous fassions de la sécurité une priorité pour que nos enfants puissent accéder au meilleur de l’éducation qui est la stabilité, et que la voix de la sagesse puisse gagner ce syndicat». Par ailleurs, la même responsable a fait savoir que le dossier de la réforme du baccalauréat est en cours d’étude et il sera proposé en débat l’année prochaine pour le mettre en œuvre durant l’année suivante.
Samira Saïdj