«Il ne faut pas abandonner la transcription latine»

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Avant-hier, une conférence-débat a été animée, au siège du comité de village d’Assi Youcef, par Ramdane Achab, une personnalité connue du grand public, «pour que soit érigée la langue amazighe au rang de langue nationale dominante et non pas dominée». Cette rencontre, à laquelle a pris part le député indépendant, Belkacem Ben Belkacem, a été une occasion pour l’assistance, composée d’élus locaux, d’enseignants de tamazight, de militants associatifs et de villageois, de s’imprégner du constat et des réalités de la question de la langue berbère, notamment les volets touchant à son développement. Pour Ramdane Achab, «la langue amazighe est menacée de disparition du fait qu’elle est dominée. De ce fait, il faut qu’elle ait un statut social qu’il faudra bien développer comme thème et qui ne surviendra que par une réelle volonté politique». L’auteur de Tira N’ Tmazight, lexique mathématique français-berbère, a insisté sur deux principes à mettre en œuvre, pour préserver la langue amazighe. D’autres thématiques ont été développées par le conférencier comme «la transcription en caractères latins qu’il ne faudra en aucun cas abandonner», en arguant également qu’«il s’agit d’un combat et d’œuvres de deux siècles que les partisans de la transcription en arabe veulent anéantir». Quant à la création de l’Académie berbère, annoncée par les hautes instances du pays, Ramdane Achab n’a pas caché ses appréhensions la concernant du fait que «le critère d’allégeance au pouvoir sera de mise pour choisir son premier responsable, même si les techniciens ne manquent pas pour constituer sa composante». Quant aux débats, ils ont été axés sur l’enseignement de tamazight et ses insuffisances, le manuel scolaire, le HCA et son rôle dans la promotion de tamazight et le combat identitaire. Il est à signaler, enfin, que l’association d’Aït Lkacem organisera, aujourd’hui et demain, le traditionnel Imensi N’ Yennayer ainsi qu’un festival qui sera marqué par diverses animations culturelles, avec la présentation de pièces théâtrales et d’une exposition en relation avec la célébration du nouvel an berbère.

Merzouk Haddadi

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