L’environnement dans la commune de Tamokra n’échappe pas, à l’instar des autres communes relevant de la wilaya de Béjaïa, à la pollution érigée à s’y méprendre en « règle ». L’incurie dans cette municipalité consiste en l’implantation de la décharge publique communale au beau milieu d’une pineraie sur l’un des versants du mont Adrar Oumaza. Le spectacle in situ dépasse tout entendement, une montagne de déchets « accueille » le visiteur, amochant et enlaidissant gravement les lieux censés être indemnes de toute pollution. Des pins d’Alep essaimant les lieux « agonisent » sous le poids des déchets et des puanteurs. Même les murs d’enceinte de cette décharge ne peuvent rien contre le déferlement des ordures ménagères et industriels jetés ici quotidiennement. Les immondices, en prenant du volume, débordent en enflant aux alentours de l’enceinte. Et comme si cela ne suffisait pas, l’on procède à l’incinération de ces détritus qui s’y accumulent par dizaines de tonnes empestant les lieux. Des colonnes de fumées blanchâtres s’élèvent, chaque jour, des lieux en se diffusant partout, surtout lorsque le vent souffle. Celui-ci les « étale » à plusieurs kilomètres à la ronde créant un écran compact de fumée qui donne une vue désolante d’une montagne, Adrar Oumaza en l’occurrence, qui n’est pas seulement une montagne mais un haut lieu de résistance durant la période coloniale. «C’est regrettable que de constater une belle montagne tapissée de pineraies et de verdure revivifiant transformée en décharge, où sont entassés des quantités ahurissantes de déchets. Ce n’est pas seulement ce dépotoir qui existe dans le massif forestier d’Adrar Oumaza, il y a aussi le CW23 qui le parcourt, dont les accotements sont transformés en réceptacles de déchets. Il faudra vraiment que les autorités songent sérieusement à réaliser un centre d’enfouissement technique ou une déchetterie pour dépolluer l’environnement», préconise un habitant de la localité.
Syphax Y.
