«3 000 boulangeries ont fermé»

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Le président de la commission nationale des boulangers, Faouzi Bahiche, a déclaré, la semaine dernière à Bouira, au cours d’une rencontre avec les boulangers de la wilaya que «près de 3 000 boulangeries ont fermé entre 2017 et 2018». C’est, en effet, un chiffre que le président de la commission nationale des boulangers a qualifié d’énorme. Selon lui, ces fermetures ont mis près de 15 000 employés au chômage. Quant aux raisons ayant conduit à ces fermetures, Faouzi Bahiche évoque la hausse des prix des matières premières. «Le boulanger ne peut plus couvrir les frais supplémentaires induits par la hausse des matières premières», a-t-il indiqué. Pour illustrer les difficultés des boulangers, il a aussi évoqué les augmentations ayant touché la levure et l’améliorant. «Par exemple, le prix de la levure est passé de 2 000 DA, en 2017, à 4 200 DA actuellement. Celui de l’améliorant est passé de 1 900 DA à 3 100 DA. Ce dernier a presque doublé», a déclaré M. Bahiche. Selon ce dernier, l’augmentation du prix du carburant a aussi eu un impact direct sur les boulangers, notamment ceux qui recourent au mazout. Il ajoute : «Les boulangers qui ne travaillent pas avec le gaz et l’électricité et recourent au mazout sont très touchés par les augmentations». «Dans les villages, beaucoup de boulangers ont fermé leur commerce, car ils ne peuvent plus faire face aux charges induites par les différentes augmentations», souligne-t-il. Concernant ce problème, M. Bahiche a expliqué que le ministre du Commerce a été informé de cette situation et a promis de trouver des solutions. «Un dossier a été déposé auprès des services du ministère du Commerce et nous espérons que ce dossier soit ouvert dans les plus brefs délais», a-t-il informé. «Le boulanger est impatient et nous, en tant que représentants, nous nous déplaçons dans les wilayas comme des pompiers», dit-il. Sur un autre registre, Faouzi Bahiche a souligné l’existence de certains lobbies qui exploitent la situation. «Seule une petite catégorie bénéficie du prix subventionné de la farine. Nous avons, d’ailleurs, proposé la farine «T80», uniquement utilisable pour la fabrication du pain, et ce pour éviter le recours à la farine subventionnée pour la fabrication des produits pâtissiers et de la pizza», a-t-il déclaré. Il poursuit : «Certains soutiennent que les produits entrant dans la préparation du pain sont subventionnés. Ils ont tort, car il n’y a que la farine qui est subventionnée». Sur certaines informations, circulant ces jours-ci et évoquant une grève des boulangers, le président de la commission nationale des boulangers a balayé d’un revers de la main cette éventualité. «À l’heure actuelle, nous ne songeons pas à la grève. Il n’y a pas non plus d’ultimatum lancé par les boulangers. Actuellement, les représentants des boulangers sont en pourparlers avec le ministre. Si ce dialogue ne donne pas de résultat, on décidera des actions à suivre», a-t-il informé. Abordant le prix de la baguette, Faouzi Bahiche a noté que des études menées par une commission composée des services du ministère et l’association de la protection et de l’orientation des consommateurs (APOCE) ont conclu que, dans certaines wilayas, le prix de revient de la baguette dépasse les 10 DA. Sur la rencontre de jeudi dernier, M. Bahiche a affirmé que celle-ci est la troisième que la commission organise, après celles d’Aïn Temouchent et de Tlemcen. Selon lui, cette rencontre a permis d’informer les boulangers sur l’évolution des pourparlers avec le ministre. C’était aussi une occasion pour renouveler la confiance en les membres du bureau de wilaya et de renforcer la composante de ce dernier. Des questions relatives à l’organisation du secteur, la formation des boulangers et la marge bénéficiaire ont été abordées à l’occasion de la rencontre de jeudi dernier. Il est utile de préciser qu’ils sont près de 20 000 personnes à exercer le métier de boulanger à l’échelle nationale.

Djamel Moulla

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