« Nous n’avons eu aucun complexe à répondre à l’appel du ministère de l’Education pour la concertation et le dialogue et d’ailleurs nous étions très à l’aise lors de l’audience », c’est ce qu’a souligné Meziane Meriane, coordinateur national de la Coordination nationale des professeurs du secondaire et technique (CNAPEST) lors d’une conférence de presse animée hier au siège de la SNTE, au lendemain de sa rencontre avec le SG du ministère. Une rencontre qui a duré près de cinq heures, pendant lesquelles les deux parties en concertation ont étudié conjointement les revendications de la CNAPEST, reçue non en tant qu’organisation syndicale car elle n’est pas encore agréée mais en tant que collectif représentant des PEST. La revendication salariale et celle relative à la révision du statut de l’enseignant et de sa retraite, constituant les points cardinaux de leur plate-forme, ont été préalablement écartés du débat. « Nos vis-à-vis ont refusé de parler de ces questions, avançant qu’elles seront traitées dans le cadre de la tripartite », souligne l’orateur. Le statut du syndicat, ses préoccupations ont été, par contre, à l’ordre du jour. Meriane a fait savoir que durant les pourparlers le ministère de tutelle par la voix de son SG s’est engagé à prendre en charge plusieurs points de leurs préoccupations. Chose qui semble soulager l’animateur de la conférence de presse qui, dans la foulée, souligne qu’il est sorti de la réunion avec « une satisfaction mitigée ». Le premier acquis arraché est l’affectation de quatre locaux pour son CNAPEST. Chose qui a fortement réjouit Meriane, car elle constitue, selon lui, un atout en plus pour consolider le dossier d’enregistrement qui sera déposé la semaine prochaine au ministère du travail. « Le ministère s’est engagé à nous octroyer quatre locaux dont un à Alger, un à Oran, un autre à Constantine et puis le dernier à Ouargla » dira Meriane. Il a y a lieu en effet de s’en réjouir dans la mesure où c’est la seule organisation non agréée à pouvoir arracher, en si peu de temps d’existence, des locaux. Ni le Conseil des lycées d’Alger (CLA) ni le CNAPEST, le Conseil dont Meriane était coordinateur national n’a bénéficié de local, même après trois ans d’activité. A ce sujet, Meriane avance qu’il ne s’agit guère d’une « faveur faite par la tutelle à leur égard, mais tout simplement d’un droit stipulé par la législation ». Outre cet aspect, le ministère a, d’après Mériane, décidé de traiter les autres préoccupations de la dite organisation ayant trait essentiellement à la revalorisation de la prime de rendement de 2000 à 3000 DA, des allocations familiales et de la prime de la correction des copies et de la surveillance au Bac, et l’octroi de logements aux enseignants. « Notre interlocuteur nous a promis de prendre en charge nos doléances » affirme le coordinateur du CNAPEST. Celui-ci n’est pas allé, en revanche, avec le dos de la cuillère pour fustiger certains partis politiques en attestant que « si les partis politiques veulent soutenir notre démarche qu’ils le font systématiquement et de façon permanente et non pas d’une façon conjoncturelle ». Sans citer de nom, Meriane a également tiré à boulets rouges sur certains syndicats du secteur de l’éducation ayant négocié des points qui ne sont pas inscrits dans la plat-forme de revendications. A ses yeux, il s’agit d’ « immaturité syndicale et de trahison ». Pour finir, il y a lieu de souligner que le CNAPEST de Meriane aura des réponses lors de la prochaine rencontre que la tutelle fixera ultérieurement, a conclu l’orateur.
Wassila Ould Hamouda