Le FFS et le RCD sortent de leur tanière

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Les six candidats en course ont eu tout le loisir de développer leurs programmes et arguments en sillonnant le pays en long et en large. Si les cinq candidats ont usé de tons parfois violents à l’égard du “système”, du “pouvoir”, du “ président-candidat”, les attaques les plus virulentes à l’encontre de Bouteflika viennent de ceux qui ont décidé de ne pas prendre le train de l’élection. Pis encore, de ceux qui veulent faire dérailler ce train. Aussi, des journalistes désignés par leurs organes pour couvrir les activités de Bouteflika ont préféré chercher des arguments à des conclusions qu’ils ont posées et auxquelles ils sont arrivés depuis cinq ans. A longueur de compte -rendu, ces envoyés spéciaux, pris en charge par le comité de campagne du candidat Bouteflika, n’ont fait que “ dénoncer” la présence des forces de sécurité, les troupes folkloriques, l’absence de réseau GSM… évitant ainsi de rapporter les déclarations de Bouteflika au sujet de l’islamisme, de la femme, du développement de tamazight… A lire leurs comptes-rendus, un candidat à la présidentielles n’a pas de programme. Ne dit-on pas qu’un homme politique se juge sur ses actes et déclarations ? Eh bien, on a appris durant cette campagne qu’un homme politique, Bouteflika en l’occurrence, n’est jugé ni sur ses dires ni sur ses décisions, mais il est jugé, un point c’est tout. L’opposition au candidat Abdelaziz Bouteflika a connu une recrudescence exponentielle, après la réussite de sa virée tizi-ouzouéenne. Le succès de la visite, l’affluence populaire constatée, le fait qu’il n’y ait pas eu “ d’importation” de citoyens des wilayas limitrophes, ont faussé tous les calculs. L’adhésion des citoyens de la région à la démarche de Bouzteflika, a anéanti le fonds de commerce de tous ceux qui ont fait des révolutions par procuration, par le truchement de la manipulation de la Kabylie. Il n’est plus possible, et ils le savent aujourd’hui, de gonfler la population de la région pour affronter le pouvoir à leur place, eux qui ne rêvent que de cela, mais le courage leur fait défaut. Les réactions tardives et désespérées du FFS et du RCD sont des révélateurs qui ne trompent pas. Le traitement fait pas certains titres l’est aussi. Dans l’incapacité d’empêcher l’activité de Bouteflika à Tizi-Ouzou le jour de sa venue, le FFS a rassemblé ses dernières forces pour organiser une marche dans la ville des Genêts. On est loin des dizaines de milliers de manifestants, que drainait le parti d’Aït Ahmed, mais pour la circonstance on se contente du peu rameuté. A signaler ici le caractère national du FFS, qui n’a organisé de telles manifestations qu’à Tizi-Ouzou et Béjaïa, deux chefs-lieux de wilayas détenus par… le FLN, après les dernières élections locales auxquelles ont participé le FFS et le RCD. Ce dernier, en pleine déconfiture, a poussé la réaction de la bête blessée à son paroxysme.

Voyant son frère ennemi manifester contre le “ pouvoir”, il fallait s’ingénier à faire mieux et plus scandaleux que les insultes du premier secrétaire du FFS. On raconte en Kabylie qu’un villageois las d’être lambda dont personne n’évoquait le nom, se sentant insignifiant, il se jura de faire parler de lui. Il ne trouva pas mieux que d’aller chi… dans la fontaine du village. Du coup, toute la contrée parlait de lui et de son odeur nauséabonde aussi. Le conseil national du RCD, organe suprême entre deux congrès, avait décidé du “ gel” des activités du parti jusqu’au 9 avril, en signe de protestation et de désapprobation. Et le chef, Saïd Sadi, de se réveiller un matin et de décider de “dégeler” en ignorant les statuts de son parti !

Alors dégeler pour dégeler, le chef décide de ne prendre aucune précaution, et faire autant se peut dans le scandale. Il décide de remplacer l’emblème national, par un chiffon noir, à la rue… Didouche-Mourad. En passant devant le siège du RCD, et en voyant le drapeau noir on a l’impression d’être devant un bateau de pirates.

Et vogue la galère. Plus encore, Sadi dans une tentative désespérée, décide d’organiser une marche avec les quelques dizaines de militants qu’il a mobilisés, et ce après avoir annoncé l’évènement durant une conférence de presse largement couverte par les journaux autorisés à y assister.

Une fois de plus, c’est un flop. Un bide. Ainsi, toute l’Algérie semble connaître des mutations, sauf ceux qui se disent opposants, et qui évitent de nous dire pour qui, pour quoi roulent-ils.”

Chérif. A

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