Le directeur du logement de la wilaya de Béjaïa, M. Mazen Sendakli, évoque dans cet entretien les projets inscrits à l’indicatif de son secteur. Il invite, également, les élus locaux à s’impliquer davantage à même de lever les blocages, pour la réalisation de tous les programmes de logements inscrits à l’indicatif de la wilaya de Béjaïa.
La Dépêche de Kabylie : Il semblerait, selon le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, qu’une vingtaine de wilayas accusent des retards dans la réalisation du programme AADL. Béjaïa en fait-elle partie ?
Mazen Sendakli : Nous ne sommes pas concernés. Nous avons en inscription 8 100 logements qui sont en cours de réalisation. On vient d’achever un millier mais sans VRD. Il y a trois bonnes entreprises sur le terrain qui activent bien. L’une est turque, l’autre chinoise et la troisième algérienne.
Lors de l’une de ses sorties, le wali a annoncé la livraison de 3 900 logements AADL avant la fin du premier semestre de l’année en cours. Pourtant, seules 1 000 unités sont achevées jusque-là…
Le wali n’a pas tort d’avancer ce chiffre. À la cadence de travail actuelle, les 3 900 logements seront certainement livrés avant la fin de ce semestre.
Pourquoi le choix de l’implantation à Oued Ghir ?
Oued Ghir sera un pôle avec quelque 16 000 logements, tous segments confondus. Pour les logements AADL et LPA, pour éviter des retards de distraction par exemple pour les terrains de l’agriculture, il faut avoir un terrain domanial comme c’est le cas à Oued Ghir justement.
Il semblerait qu’il y a des nouveautés dans la formule du LPA ?
En effet, le prix a augmenté mais le type de logements est également varié. Il y aura des F2, F3 et F4 et des prix différents, lesquels oscilleront entre 2 500 000 dinars et 4 500 000 dinars. Il y a aussi des avantages. Désormais, tout doit passer par la CNL et les dossiers doivent être déposés au niveau de la collectivité, soit à la mairie soit à la daïra, c’est au wali de décider. En l’impliquant à 100 %, la CNL sera le garant du bénéficiaire en payant régulièrement le promoteur et c’est à ses services de mettre en demeure, par exemple, ceux qui ne versent pas les tranches à temps, ou d’annuler carrément la décision d’attribution. En plus, il est question de mettre fin à l’incessibilité pour permettre aux gens, qui veulent changer de lieu de résidence ou autre, de revendre leurs logements. Par ailleurs, dans le cadre du LPA, nous allons encourager les promoteurs à construire des parkings souterrains qu’ils revendront pour d’éventuels acquéreurs ou qu’ils mettront en location. Ainsi, ils auront, en plus des commerces et des services, des parkings mais nous travaillerons uniquement avec les promoteurs qui ne figurent pas sur la liste noire.
Et pour ce qui est de l’habitat rural…
On vient de nous notifier un quota exceptionnel, puisé du reliquat d’autres wilayas probablement, d’un millier d’aides qu’on mettra à la disposition des localités retenues. Nous attendons un quota conséquent pour l’année 2018. Pour ce qui est en cours, il y a 4 025 attributions, dont 3 000 qui ont dépassé une année. Je compte sur le sang neuf qu’apportent les nouveaux présidents d’APC pour nous aider à achever nos programmes et en bénéficier d’autres.
Le retard est parfois dû peut-être au blocage de vos services au niveau local ?
Je refuse le blocage d’où qu’il vienne. D’ailleurs, je reçois tous les citoyens chaque lundi et nous traitons toutes les doléances y compris via notre page Facebook. Je réitère mon appel aux élus locaux pour faire en sorte que les programmes se réalisent dans les délais et d’ailleurs, nous aidons de notre côté les APC qui réalisent et qui respectent les délais.
Qu’en est-il des aides à la réhabilitation ?
Nous n’avons rien reçu pour cette année et probablement, il n’y aura rien pour l’année prochaine. Toutefois, nous espérons que l’État reprendra ce segment à l’avenir.
Parlons maintenant du social qui intéresse la majorité de la population…
Notre programme pour le logement public locatif est de 28 750 unités, dont 15 261 sont achevées, 12 558 en cours et 931 à l’arrêt pour diverses oppositions. Parmi ceux qui sont en cours de réalisation, il y a 7 000 logements, y compris ceux des autres segments qui ne sont pas achevés à cause des VRD. Pour leur réalisation, nous avons demandé une enveloppe financière et nous venons de recevoir 920 millions de dinars spécialement pour la réalisation des VRD des logements sociaux. Nous avons commencé par prioriser les sites et probablement il y aura des attributions cette année.
Au vu de la demande enregistrée et l’offre disponible, Béjaïa serait-elle sur le point de dépasser la crise du logement ?
Globalement pour tous les segments confondus, nous avons réalisé, à la fin de l’année écoulée, 10 022 logements sans compter les aides dans le cadre de la réhabilitation ou des victimes du séisme. Nous avons beaucoup d’autres projets en cours de réalisation et d’ailleurs, nous attendons des quotas pour tous les segments pour l’année 2018.
Pour conclure, où en êtes-vous avec la fameuse taxe l’habitation qui est affectée à la réhabilitation des bâtiments ?
Pour donner une nouvelle image à la ville de Béjaïa, nous avons initié une première opération, pour 2 758 logements qui a commencé la fin du mois de mars dernier alors que la deuxième, pour 1 676 logements, a été entamée à la fin du mois de décembre. Nous comptons terminer les travaux au mois de mai pour entamer la troisième opération de taxe d’habitation, laquelle consiste en des travaux d’étanchéité, de réhabilitation des parties communes, telles que les cages d’escaliers, les vides sanitaires et le ravalement des façades. Pour le moment, nous avons pris en charge le chef-lieu de wilaya, tout en effectuant ponctuellement des opérations dans d’autres communes par nécessité.
Entretien réalisé par A. Gana.