Panique chez les islamistes

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Les partis islamistes resteront éternellement embusqués pour tirer sur tout ce qui vulgarise l’identité amazighe. Non seulement ils chargent à tout bout de champs, mais ils se laissent emporter par la panique qui en dit long sur leur frilosité chronique vis-à-vis de l’amazighité. Le communiqué en tamazight du ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire sur la prochaine campagne du Hadj 2018, transcrit en caractère latin, a fait bondir trois formations politiques d’obédience islamiste qui reprochent au département de Noureddine Bedoui ce choix au détriment de la graphie arabe. Des députés de ce courant politique, siégeant à l’APN, ont interpellé le ministre sur le choix du caractère latin dans la rédaction de son premier communiqué en Tamazight, en ce sens que cette graphie représente, pour eux, «un danger sur l’unité nationale», alor s que la graphie arabe traduit «un ciment de la cohésion nationale». La petitesse d’une telle démarche, traduisant sans ambages l’étroitesse de la pensée de ce courant en per te de vitesse, dénote de la peur-panique qui s’empare de ses chefs de voir le peuple algér ien se réconcilier complètement avec sa vér itable identité. Un fait qui finira par anéantir leur idiologie ayant failli phagocyter cette même cohésion nationale. «Les islamistes font une aller gie chronique à l’amazighité», a r éagi, de prime à bord, le Dr Mouloud Lounaouci, acteur et détenu du Printemps berbère. «Il y eut toujour s, de la par t de ce courant, la négation de tout ce qui appartient à l’amazighité. Il n’est pas étonnant donc de les voir au galop et tirer sur tout ce qui peut remettre cette identité à son peuple», dira encore Lounaouci. Pour ce dernier, «Le peuple amazigh est le plus ancien de tout le pour tour méditer ranéen, d’où il tire ses racines et s’affirme. Il ne peut aucunement être ou devenir arabe, encore moins qu’on lui impose de l’être». Au sujet des attaques des par tis islamistes contre le ministre de l’Intér ieur, Mouloud Lounaouci dira : «Les islamistes ont toujour s tenté de faire obstacle à tout ce qui a trait à l’amazighité, ne leur en déplaise, il y a toujour s eu des acquis dans ce long processus de recouvrement de notre identité». Quant au choix ou non du caractère latin dans la transcr iption de tamazight, l’ancien détenu d’avr il 1980 dira : «Le sor t du caractère est scellé pour la population de la Kabylie depuis 38 ans déjà depuis que l’enseignement de notre langue se faisait clandestinement». Et de trancher que «les langues appartiennent pr ior itairement à leur s locuteur s». Plus soft, Moussa Imahrazene, enseignant chercheur au département de langue et culture amazighes de l’univer sité Mouloud Mammer i de Tizi-Ouzou, estime que «le ministère de l’Intér ieur s’est retrouvé face à un seul caractère disponible et travaillé pour diffuser son communiqué en tamazight ». «Le ministère ne l’a pas fait par choix, mais par nécessité, car la graphie à utiliser n’est pas encore tranchée tant que l’Académie berbère, seule à même de décider du ou des caractères à utiliser, n’est pas encore mise en place». Les deux intellectuels sont unanimes à penser que «les islamistes quelles que soient leur s déclarations, n’ont et ne goberont jamais les acquis qu’enr egistre tamazight ces der nièr es années, grâce aux sacr ifices de plusieur s centaines de ses enfants».

M.A.Temmar

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