La situation se corse !

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Le tribunal administratif de Béjaïa a sommé, mardi dernier, les enseignants grévistes affiliés au Cnapeste de cesser leur mouvement de grève.

Ainsi, la réaction du Cnapeste ne s’est pas faite attendre. Réunissant, le lendemain, son Conseil de wilaya, le syndicat a réitéré «sa détermination à poursuivre sa lutte juste et légitime pour l’aboutissement de l’ensemble des situations en souffrance au niveau de la wilaya». Dans un communiqué rendu public, mercredi soir, le Cnapeste-Béjaïa «condamne énergiquement l’usage des mesures d’intimidations et de pressions exercées sur l’ensemble des enseignants grévistes et, particulièrement, sur les enseignant(e)s stagiaires et contractuels et dénonce avec force le recours aux ponctions intempestives sur salaire». Plus loin le Cnapeste affirme: «Non satisfaite de l’arsenal répressif qu’elle a mis en place, et devant l’intransigeance des enseignant(e)s, la direction de l’Éducation fait appel aux tribunaux, croyant, par ce genre de pratiques, réussir à démobiliser les enseignant(e)s». Dans son document, le Cnapeste-Béjaïa tient à mettre «en garde les responsables de la DE concernant les entraves au libre exercice du droit syndical», tout en soutenant que «la direction de l’Éducation, au lieu de se pencher sérieusement sur tous les dossiers posés, excelle dans les effets d’annonce et dans les ajournements qui ont de lourdes incidences autant sur la carrière des enseignant(e)s que sur le bon fonctionnement des établissements». «Le Conseil de wilaya attend la concrétisation des différents procès-verbaux cosignés, notamment les procès-verbaux du 6 décembre 2017 et du 11 décembre 2017», souligne-t-on, tout en insistant «sur le sort des engagements contenus dans le procès-verbal du 19 mars 2015, cosigné entre le ministère de l’Éducation nationale et le bureau national du Cnapeste, et appelant au strict respect de son contenu». Au terme de son conseil de wilaya, qui a réuni quelques 400 délégués des trois paliers, le Cnapeste projette d’«organiser des assemblées générales pour rendre compte des travaux du Conseil de wilaya, et mobiliser les enseignants pour la réussite du rassemblement, prévu pour le lundi 29 janvier 2018 à 10 heures devant le siège de la direction de l’Éducation de Béjaïa». Par ailleurs, le Cnapeste-Béjaïa affiche, d’ores et déjà son adhésion au mot d’ordre de la grève nationale illimitée qui débutera le mardi 30 janvier 2018. Se déclarant «compréhensif et soucieux de l’inquiétude des élèves et de leurs parents», le Cnapeste-Béjaïa assure ses derniers «de sa totale disponibilité pour répondre à leurs attentes légitimes après le dénouement du conflit», tout en rendant «hommage à l’ensemble des parents d’élèves qui ont marqué leurs distances vis à vis des différentes manœuvres tendancieuses de la part de ceux qui se sont autoproclamés défenseurs des élèves, qui, en réalité, n’obéissent qu’à des injonctions de conjonctures».

La fédération des parents d’élèves en conclave, aujourd’hui

Le lycée El-Hammadia de Béjaïa abritera, aujourd’hui, une assemblée générale des parents d’élèves, tous paliers confondus, pour décider des actions à entreprendre à même de dénouer la crise qui secoue, ces jours-ci, le secteur de l’Éducation. Pour les parents d’élèves, la grève illimitée du Cnapeste aura, à n’en pas douter, des «retombées négatives» sur la scolarité de leur progéniture. Voulant peser de tout leur poids, ces derniers comptent ainsi amener les parties en conflit, en l’occurrence le Cnapeste et la DE, à la table des négociations pour éviter, ce que d’aucuns craignent : une année blanche. Il est ainsi attendu que les associations des parents d’élèves s’investissent davantage sur le terrain pour le dénouement de cette crise qui n’a que trop duré. Les cinq élus APW de la liste indépendante «Ensemble, construisons l’avenir» invite, dans une missive, le directeur de l’Éducation à «trouver une solution juste et durable pour mettre fin au conflit qui oppose les enseignants affiliés au Cnapeste et l’administration de l’éducation», tout en se disant «soucieux du devenir du secteur de l’Éducation dans la wilaya de Béjaïa». Pour ces élus, «ce conflit, hélas, prend en otage nos enfants et risque de compromettre leur scolarité au seul motif que l’administration s’entête dans une démarche qui consiste à faire la sourde oreille aux revendications légitimes du corps enseignant».

D. S.

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