Un toit pour tous… le fantasme !

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La crise du logement malmène des milliers de familles à travers tout le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Au chef-lieu, à travers les communes et dans les villages, beaucoup de citoyens vivent dans des conditions d’habitat précaires. En ville, les gens s’entassent à plusieurs dans des logements de type F2 et F3. Des couples mariés, avec enfants, partagent le logement avec les parents. «Je vis avec mes parents et mes deux enfants dans un F2. Nous souffrons de l’exiguïté. Nous n’avons pas de vie privée. C’est un cauchemar qui perdure depuis le début des années 90», témoigne un père de famille de la cité «Kadi». Une situation commune à de nombreuses familles à Tizi-Ouzou. Au niveau des chefs-lieux de communes, le constat est pire, car les problèmes du foncier sont multiples. Et lorsque le foncier est disponible, il ressort après les études spécialisées qu’il n’est pas stable. Dans d’autres communes de montagne, le foncier domanial est carrément inexistant, chose qui bloque les programmes de construction de logements. A travers les 1 500 villages de la wilaya, on enregistre des milliers de familles qui habitent encore dans des maisons en terre battue et qui menace ruine à la moindre secousse tellurique ou à la moindre tempête de neige. Combien de maisons se sont en effet écroulées sous le poids de la neige. La formule de l’aide à l’habitat rural, qui a donné ses fruits et qui a permis à des milliers de citoyens de bâtir leur maison, reste insuffisante de par les quotas attribués aux communes, mais aussi pour l’insuffisance du montant accordé. «J’ai bénéficié de 70 millions de centimes dans le cadre de l’aide à l’habitat rural, mais la moitié de la somme a été engloutie par les travaux de terrassement. Pour achever mon habitation, il me faudra au moins le même montant. Les responsable concernés doivent tenir compte de la nature du foncier dans nos villages», appellera de ses vœux un bénéficiaire. Un autre dira : «Mon habitation n’est qu’au stade du gros œuvre, car je n’ai bénéficié que de 50 millions de centimes. Nous attendons une autre subvention et des jours meilleurs pour finir la maison». Tout cela dénote de la crise de logement réelle et accrue au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Bien que la wilaya a bénéficié d’un programme de 139 172 unités, tous segments confondus, depuis 2005, leur achèvement tarde néanmoins à se faire pour de multiples raisons. Le logement social, qui a certes eu la part du lion avec 27 602 unités, a quant à lui mis la région sens-dessus-dessous, à plusieurs reprises. La dernière manifestation de contestation date d’octobre 2016, après l’affichage de la liste de 2 128 pré-bénéficiaires. La révision de la liste et la suppression de 352 noms n’a pas été non plus sans heurts, puisque les concernés ont manifesté leur ire par un sit-in devant le portail principal de la wilaya. Les P/APC pour leur part déplorent l’indisponibilité de foncier étatique pour lancer des projets de logements dans différents segments et réclament plus de quotas d’aides à l’habitat rural, pour pouvoir répondre à la demande croissante et réduire la pression qu’ils subissent de la part de leurs administrés. A signaler que la nouvelle formule du logement public aidé est toujours en élaboration. Un segment qui peut aider à faire reculer la crise de logement à Tizi-Ouzou. Pour en savoir plus, nous avons interrogé le directeur concerné.

Hocine Taib

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