Les travailleurs de l’ENAD protestent

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Les travailleurs de l’Entreprise nationale de détergents et produits d’entretien (ENAD) sise à Sour El-Ghozlane, au sud de la wilaya de Bouira, sont revenus à la charge, hier dimanche, en observant un arrêt de travail de deux heures. Les ouvriers protestataires, dont le nombre dépasse les 200 personnes, ont soulevé comme à chaque fois, des revendications liés à l’amélioration de leurs conditions de travail au sein de ce complexe, considéré pendant longtemps comme le fleuron de l’industrie des produits de nettoyage en Algérie et en Afrique. Ainsi, ces ouvriers ont tenu à dénoncer, en premier lieu, le retard du paiement de leurs salaires. D’après eux, ils n’ont pas touchés leurs paies depuis le mois de décembre dernier. Un lourd retard pour ces ouvriers qui souffrent déjà de la dégradation de leur pouvoir d’achat : «Ce n’est pas la première fois que l’administration accuse un retard dans le versement de nos salaires. L’année dernière, ce retard a duré près de cinq mois ! Vous imaginez un simple ouvrier, père de famille, pouvoir vivre sans salaire pendant cinq mois ? Ce n’est qu’après l’action de blocage de la RN8 que la Direction générale de l’entreprise a réagi et à régler ce problème, mais visiblement notre joie n’a été que de courte durée, puisque ce retard ressurgit encore cette année», se désole l’un des ouvriers protestataires, joint par téléphone. Notre interlocuteur s’interroge sur les raisons de ces perturbations récurrentes, surtout que l’unité de production des produits détergeant fonctionne à plein régime et le produit de l’ENAD s’écoule très rapidement sur le marché national : «L’unité de production fonctionne avec sa plus grande capacité de production depuis plus de deux années, et l’ensemble des produits de l’ENAD sont très prisés sur le marché national, nos stocks s’écoulent très rapidement. La Direction générale de l’entreprise affirme que la situation financière est bonne, alors nous ne comprenons plus ces retards très pénalisants ? En plus de ce retard, nos conditions de travail sont vraiment dégradées», soulignera notre interlocuteur. Les ouvriers protestataires, qui ont aussi réclamé la révision de la grille salariale, la mise en place d’une prime de rendement, ainsi que la confirmation dans des postes permanents de l’ensemble des ouvriers contractuels, se sont aussi interrogés sur le devenir sur le plan de redressement accordé par le ministère de l’Industrie en 2010. Selon ces derniers, ce même plan adopté à l’APN durant la même année devait comprendre un redressement financier de l’entreprise, l’acquisition de nouveaux équipements de production et une nouvelle politique de marketing et de commercialisation : «Aujourd’hui et presque huit ans après l’annonce de ce plan prometteur, les travailleurs de l’usine attendent toujours sa concrétisation. Nous nous demandons jusqu’à quand l’attente ? Ce plan d’urgence doit être appliqué immédiatement», ajoute un autre ouvrier de l’ENAD. Dans une lettre adressée à la Direction générale de l’ENAD à Alger, les travailleurs contestataires avancent qu’une grève ouverte sera «annoncée dès la semaine prochaine, si la direction de l’entreprise n’agit pas pour régler cette situation dans les plus brefs délais», ont-ils précisé.

Oussama K.

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