Les raisons d’un retrait

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Le FFS est de nouveau secoué par une crise interne, avec la démission, avant-hier soir, d’un membre de l’instance présidentielle, Ali Laskri, en l’occurence.

Une crise prévisible, du moins pour les observateurs qui suivent de près l’évolution des choses au sein de cette formation politique. Le député de Boumerdès et coordinateur de l’instance présidentielle jette donc l’éponge, sans toutefois en évoquer les raisons. Dans son message adressé aux militants, Laskri s’est contenté de remettre son mandat : «Je vous informe de mon retrait, en démissionnant en ma qualité de membre de l’instance présidentielle et coordinateur, à compter de ce jour, et je remets mon mandat aux militants qui m’ont élu lors du 5e congrès». Cette démission, selon lui, est «dans l’intérêt du parti, à travers l’élection d’une nouvelle instance présidentielle, ce qui va amener une nouvelle dynamique d’espoir de tout un peuple». En effet, le retrait de Laskri de l’instance présidentielle réduit celle-ci à 2 membres, Dr Baloul et Dr Mohand Amokrane Cherifi, ce qui implique automatiquement, selon le règlement intérieur du vieux front d’opposition, la convocation d’un congrès extraordinaire. «Mon retrait de cette instance implique automatiquement l’organisation d’un congrès extraordinaire sur le plan statutaire», dit-on encore Laskri dans son message. Rappelons que Mlle Ichallalène, un autre membre de l’instance présidentielle élue dors du congrès de 2013, avait démissionné en juin 2017 et que Dr Halet a été exclu du parti. S’agissant des motifs explicites de la décision de Laskri, ils seront connus lors du prochain conseil national du FFS, prévu les 16 le 17 février prochains. Une source bien informée a toutefois évoqué «un état de blocage au sein de cette instance qui dirige depuis le dernier congrès le parti», ajoutant que «le conflit entre Dr Baloul et Laskri est désormais un secret de polichinelle». La même source affirme que le parti «est pris en otage par ce conflit», et la démission de Laskri «vise à le libérer», en allant vers le congrès extraordinaire. Un courrier interne, signé par Mohand Amokrane Cherifi, conforte les propos de cette version. Dans ce document qui a fuité, Cherifi revient sur la situation interne, politique et organique du parti et parle de «dysfonctionnements internes». Il ajoute que «la constitution des exécutifs des APW et des APC sont contestées sur le plan interne, car ne correspondant pas aux orientations données». Les dysfonctionnements proviendraient, selon le document, «de ces orientations elles-mêmes, dont certaines sont mal transmises, mal comprises ou mal interprétées par les responsables concernés». Mohand Amokrane Cherifi, s’adressant aux cadres écartés, dira encore : «Des erreurs d’appréciation peuvent avoir été commises à différents niveaux, mais la bonne foi de ces responsables ne doit pas être mise en cause. Quant à ceux qui se considèrent injustement traités du fait de ces dysfonctionnements, car suspendus ou écartés des responsabilités, ils s’honoreraient de garder confiance dans leur parti, qui saura leur offrir, le moment venu, de nouvelles perspectives de servir et de se réaliser». Il fera appel au SN «à mettre en œuvre ces décisions dans les plus brefs délais». À ce propos, notre source a clairement indiqué que «le secrétaire national, M. Hadj Djilani, a été déchu de toute autorité et prérogative que lui confère pourtant son statut de premier secrétaire du parti, et ce par certains membres de l’instance». Dans le ledit document signé Cherifi, «l’IP invite le SN à reprendre ses activités régulières dans sa composante actuelle et à préparer le prochain Conseil National». Il préconise, ensuite, de mettre fin aux intérims des fédérations d’Alger, de Boumerdès et de Tizi-Ouzou et d’installer les CAF chargées de la préparation des Conseils Fédéraux correspondants». Il précise que «l’IP, dans sa majorité, considère que ceci rend caduque la décision de suspension récemment prise». Le conseil national du parti, selon Cherifi, aura à l’ordre du jour la situation politique, l’évaluation du dernier scrutin et le point organique qui portera sur : la constitution du nouveau SN, l’installation des CAF, l’élection des Commissions du CN, l’organisation de la conférence nationale des élus, la préparation de la conférence d’audit et de la convention des cadres prévues par les statuts avant le prochain congrès dont la date sera fixée quand les conditions pour sa tenue seront réunies. Ces différentes échéances permettront d’ouvrir des débats de fond sur l’état du parti et de fixer sa feuille de route pour l’année 2018. La date du Conseil National est fixée aux 16 et 17 février. Contacté par nos soins, le concerné n’a pas voulu donner plus amples explications sur sa démission de l’IP.

Kamela Haddoum.

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