La Zaouia Cheikh Benabderrahmane dans la tourmente

Partager

Rien ne va plus à la Zaouia Cheikh Benabderahmane de Baâli sur les hauteurs du chef-lieu communal de Bounouh. Celle-ci traverse de nombreuses turbulences. On citera l’affaire de coups et blessures lors d’une nuit ramadanesque en juin dernier, le «vol de l’argent» du coffre du mausolée au lendemain de la fête du Mawlid Ennabaoui dernier, et aussi le problème de deux comités religieux qui se disputent l’agrément de leur association. Pour rappel, suite aux problèmes qui ont surgi au lendemain de l’affaire du «vol d’argent», les représentants de l’Aârch Nath Smail avaient exigé de tous les responsables concernés, notamment la direction des Affaires religieuses et des waqfs, de relever de ses fonctions l’imam devenu indésirable à Bounouh. Cependant, selon une source proche de ce dossier, l’imam aurait souhaité rejoindre son poste d’autant plus qu’il aurait été acquitté dans l’affaire. Les représentants de l’Aârch, quant à eux, campent sur leur position en exigeant le départ pur et simple de cet imam. Du côté de la direction des affaires religieuses, on croit savoir que rien n’a été entamé à ce sujet. «Que reste-t-il à un imam que tout le monde refuse ? Il faut qu’il parte», estime un citoyen de Baâli. Voilà qui fait durer le conflit autour de la Zaouia jadis connue comme étant un lieu de savoir et de l’apprentissage, de la tariqa Errahmania. On venait suivre les cours dans ce lieu sain de toutes les régions du pays. À présent, il ne reste au plus que sept Talebs. Tous les autres ont quitté les lieux à cause des conditions lamentables, notamment l’absence de chauffage, le manque de nourriture et l’insécurité. Même le mausolée où se recueillaient les visiteurs est fermé depuis l’affaire du «vol de l’argent». Ainsi, la Zaouia est privée des offrandes. «En tout cas, l’imam ne reviendra plus à la Zaouia pour de nombreuses raisons. Elle restera fermée en attendant que la situation se stabilise. Quant aux talebs toujours inscrits dans cette Zaouia, ils seront orientés à la Zaouia Sidi Ali Ouyahia d’Ath Kouffi afin de poursuivre leurs études», confie une autre source.

Amar Ouramdane

Partager