Les habitants de Trika, relevant de la commune de Guerrouma, située à 70 kms au Nord-ouest de la wilaya de Bouira, sont montés au créneau, jeudi dernier, en bloquant le CW93 reliant leur localité au chef-lieu communal. À travers cette action de rue, les protestataires réclament l’amélioration de leur cadre de vie et l’inscription de projets de développement au niveau de cette localité, qui a longtemps souffert des affres du terrorisme. Ainsi, et dès les premières heures de la matinée, les citoyens protestataires ont procédé au blocage du CW93, avec des pneus brulés, des troncs d’arbres et d’autres objets métalliques, afin de faire entendre leurs voix. Ils réclament la réhabilitation du chemin communal, reliant leur village au chef-lieu de la commune de Guerrouma, le raccordement de leur village aux réseaux d’eau potable et de gaz naturel et, enfin, la réouverture d’une école primaire fermée depuis 1994, date durant laquelle les habitants du village étaient obligés d’abandonner leurs domiciles en raison de la forte pression des terroristes. Pour les villageois, les autorités locales tardent toujours à concrétiser leurs promesses, pour leur garantir une vie décente au sein de ce village, et, surtout, afin d’encourager le reste des villageois à regagner leurs domiciles abandonnés durant les années 1990. «Dans notre village, nous n’avons rien ! Nous l’avons retrouvé comme nous l’avions laissé en 1994. Nous continuons à vivre dans la même situation. Pire encore, l’école primaire a été fermée et n’a toujours pas été rouverte. En 2018, nos enfants traversent plus de 5 kms à pied, pour rejoindre les écoles du chef-lieu communal», fulmine un habitant qui réclame un programme de développement spécial pour désenclaver le village et faciliter le retour de la population. «La route du village ressemble plutôt à une piste abandonnée, même les transporteurs refusent d’effectuer des navettes. L’éclairage public est inexistant et les décharges sauvages pullulent. Nous sommes confrontés régulièrement à des pénuries d’eau potable et le gaz butane manque aussi. Nous réclamons des aides financières pour l’habitat rural», ajoute encore ce protestataire. Il est à noter que le maire de Guerrouma s’est déplacé sur les lieux de la protestation et a réussi, après de longues discussions, à convaincre les protestataires de rouvrir la route. Le maire a promis aux villageois de transmettre leurs doléances aux responsables de la wilaya, étant donné que la municipalité ne dispose pas de moyens financiers nécessaires pour inscrire ces projets.
Oussama Khitouche
