S. Ait Hamouda
Tous deux furent de sacrés combattants, ils ont participé à la révolution aux côtés du colonel Amirouche. Chacun d’eux suivait son destin jusqu’à l’ultime instant, à pratiquement 25 jours d’intervalle. Le premier, Si El Hafidh Yaha, est décédé le 24 janvier, puis il a été vite rejoint, le mardi 13 février, par Hamou Amirouche, le secrétaire particulier d’Amirouche. La mort comme la vie réservent à cet égard des coïncidences étonnantes aux deux hommes. Après avoir combattu le colonialisme armes et plumes à la main, ils se sont donné rendez-vous dans l’au-delà. Si L’Hafidh, tout comme Hamou Amirouche, ont laissé un peu de leur mémoire à la postérité. Ils éclairent les Algériens, notamment les plus jeunes, de ce qu’ont enduré leurs aînés pour que vive l’Algérie libre et indépendante, et post-indépendante… Il revient aux morts de nous rappeler ce que nous leur devons. Leur sacerdoce, ils l’ont accompli jusqu’au bout et ils sont partis sur la pointe des pieds vers la légende et elle leur a ouvert grands les bras, les accueillant parmi des nuées de Martyrs, depuis l’avènement du pays au monde, et inscrit leur empreinte dans le panthéon des siècles. Les deux hommes ont lavé bien des affronts, en combattant et en publiant leurs vécus. Si ce n’est pas un gage de sacrifice, de don de soi encore plus radical, en plus de la totalité de leur combat, qu’est-ce que c’est ? Et allant vers les vertes prairies, où il ne faudrait pas seulement «le baroud» mais une grande réserve de pugnacité et de foi en l’inéluctable libération du pays. L’un, Si El Hafidh, âgé de 83 ans, et l’autre, Hamou Amirouche, en avait 81, en partant, ils nous laissent une cargaison d’histoires que nous devons lire et faire lire à nos enfants. Il est, sans doute, des Adieux moins supportables que d’autres, mais la finalité reste et restera dans la grandeur, et la leur est aussi vaste, aussi éternelle que le Djurdjura qui les avait vus naître.
S. A. H.