«Tkaârir !» d’Ould Abbès

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Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a répondu avant-hier à la députée présidente du Parti de l’Équité et de la Proclamation (PEP), Naïma Salhi.

«Si je disais la vérité, je pourrais la heurter… On est des Amazighs depuis 5 000 ans, Monsieur le président de la République a pris le temps nécessaire pour consacrer Tamazight, qui est notre langue authentique, nationale et officielle. Tamazight est notre identité, c’est la langue de tous les Algériens, nous sommes des Amazighs… Ce que dit cette femme, c’est du n’importe quoi (Tkaarir)», dira-t-il en marge de la cérémonie organisée en l’honneur des Moudjahidate des wilayas du centre, à l’occasion de la Journée nationale du Chahid. Pour rappel, Naima Salhi s’était violemment attaquée à Tamazight, une des composantes de l’identité nationale, ce qui a provoqué une indignation générale et suscité beaucoup de réactions de la part de la classe politique, des artistes et citoyens. Le secrétaire général du FLN a, en outre, réagi à l’initiative de la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune : «La langue ne contient pas d’os, chacun dit ce qu’il veut, mais l’Etat est là. On a un président de la République qui dirige de la meilleure façon qui soit. L’Algérie va bien. Il y a des institutions et tout se passe normalement en Algérie», dira-t-il. «Les institutions fonctionnent : un Conseil de la Nation, une Assemblée populaire nationale, un Gouvernement, le Haut conseil islamique, un Haut conseil à l’arabité, un Haut commissariat à l’Amazighité, le Conseil constitutionnel, le conseil d’Etat, la Cour suprême, les Assemblées populaires de wilaya, les Assemblés populaires communales, toutes ces instituions sont en marche… Chaque personnalité ne doit parler qu’en son nom, l’Etat a ses institutions. 12 millions d’Algériens vont chaque jour à l’école, au lycée et à université. Je ne comprends pas pourquoi ils veulent autre chose…», martela le SG du FLN, visiblement agacé. Pour rappel, Louisa Hanoune, mercredi dernier, avait rendu publique son «initiative», portant une liste de douze revendications, dont «l’urgence de constituer une assemblée constituante». Hanoune prévoit une pétition de 1,5 million de signatures pour l’accompagner. Elle a appelé le Président à « prendre des mesures pour préserver la stabilité et défendre l’immunité de l’Algérie». Commentant les critiques à son encontre après ses déclarations sur la Suède, Ould Abbès réaffirmera : «L’Algérie est bien meilleure que beaucoup de pays européens, dont la Suède, dans la représentativité de la femme dans les institutions de l’État». A propos de la fronde sociale et des mouvements de grève, le SG du FLN dédramatise : «Les grèves, c’est quelque chose de normal, ça existe dans tous les pays, c’est même un signe de bonne santé. Il faut juste les gérer avec le dialogue et la concertation». Il insistera, toutefois, sur «la stabilité du pays et l’unité territoriale», qui doivent être «au dessus de toute autre considération». A propos de son parti, Ould Abbès dira : «Le FLN se porte bien et la fraternité et la solidarité règnent entre ses militants», ajoutant : «D’autant plus que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est le président du parti et nous devons appliquer son programme et ses orientations». Sur la question du député Baha Eddine Teliba, traduit devant la commission de discipline suite à son appel à la constitution d’une coordination de soutien à un 5ème mandat pour Bouteflika, M. Ould Abbas fera savoir : «Le parti du FLN est régi par un statut général, un règlement intérieur et des comités permanents qui appliquent la réglementation du parti». «Le résultat sera communiqué officiellement en temps opportun », informe le SG du FLN, tout en précisant : «La commission de discipline est tenue au secret et en tant que SG je ne peux révéler le résultat avant sa communication officielle».

Kamela Haddoum.

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