A l’initiative de notables et du collectif associatif du village Tibouamouchine, dans la commune de Seddouk, un émouvant hommage a été rendu, la semaine dernière, au grand moudjahid Abderrahmane Aït Mesghat.
Les festivités ont eu lieu au siège de l’association à Inourar, en présence de nombreux Moudjahidine, à l’image de Abbès Cherifi, venu de Bordj Bou Arreridj, Djoudi Attoumi, un ancien officier de l’ ALN et auteur de nombreux ouvrages sur le colonel Amirouche, ainsi que des animateurs du mouvement associatif local. En début de matinée, une forte délégation a pris la direction de Taghzouit, pour se recueillir et déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt. L’après-midi, les invités se sont retrouvés au siège de l’association, où de nombreux témoignages ont souligné l’engagement du défunt et l’important rôle qu’il a joué durant la guerre de libération nationale. Laid Ait khelifa qui a pris la parole en premier dira que le défunt «a décidé de déserter l’armée française pour rejoindre le maquis en 1955». L’assistance fut par ailleurs émue par le témoignage de Abbès Chérifi. «Dda Abderrahmane était mon compagnon de lutte, je l’ai rencontré sur la frontière tunisienne. Il fut l’un des rares combattants de la région à ne pas tomber dans les filets du colonialisme. Très actif, il ne restait pas longtemps au même endroit, il était toujours au devant de l’action. Aujourd’hui, nous nous devons de lui rendre hommage pour son engagement, son nationalisme, ses convictions et son courage», dira-t-il. Puis vint le tour de l’une des figures marquantes de la wilaya III, Djoudi Toumi : «C’était un brave homme qui ne reculait devant rien, on le surnommait ’’Moustique’’. Il avait une volonté de fer, il était très dévoué, très intelligent et attaché à la discipline. Toujours prêt à exécuter les tâches qu’on lui confiait, notamment des opérations de déminage, en sa qualité d’artificier, puisqu’ il avait fait une formation durant son service militaire. Je garde de lui l’image d’un vrai guerrier qui jouissait d’une intégrité morale sans failles». Intervenant en dernier, M. Battache Ali, historien, auteur de nombreux ouvrages sur l’insurrection de 1871 menée par Cheikh Aheddad, est revenu sur le rôle joué par cette région dans la révolution. Il a également parlé des opérations exécutées par les moudjahidine dans cette zone, tel l’attentat du Pont des gendarmes (sortie de Taghzouit) qui s’est soldé par d’énormes pertes du coté des forces coloniales. Il citera notamment le bombardement d’Asrafil et bien d’autres villages de la région. Pour clore cette journée commémorative, les organisateurs ont offert un grand tableau d’honneur aux enfants du défunt Abderrahmane Ait Mesghat, Said et Nordine, émus aux larmes. Les invités furent ensuite conviés à une collation, dans une ambiance fraternelle.
Zahir Aït Hamouda