Quelque 80 nouveaux cas de cancer de l’enfant dont quatre décès ont été enregistrés à Tizi-Ouzou durant l’année 2017. Les chiffres ont été révélés par le Dr Daoudi Amina du service hématologie-oncologie pédiatrique du CHU de Tizi-Ouzou, à l’occasion de la Journée internationale du cancer de l’enfant, s’exprimant sur les ondes de la radio locale. Ce service d’une capacité de 10 lits, prend en charge les enfants de la wilaya et ceux des wilayas limitrophes à savoir Béjaïa, Boumerdès et Bouira. Les cancers chez l’enfant restent, encore aujourd’hui, souvent synonyme de rupture de liens social et scolaire. La prise en charge des patients atteints du cancer est soumise à un programme de longue durée, d’une moyenne de deux ans, a-t-elle informé. Une fois le patient est stabilisé, précise le docteur Daoudi, il est d’abord soumis à des contrôles pour surveiller son état. Des contrôles hebdomadaires puis mensuels jusqu’à la rémission de la maladie. Certains malades quittent l’hôpital mais pour les cas «sociaux, ils restent au service durant cette période». Le travail des psychologues consiste à accompagner le malade dans certains examens, notamment la ponction de la moelle osseuse appréhendée par le malade. Cette Journée internationale vise donc à mieux faire connaître cette réalité et promouvoir les actions de prévention, mais aussi les soins et la recherche. De son côté, le Dr Ben Ahmed Yasmina, du même service, revient sur certaines difficultés que rencontre le staff médical dans l’exercice de ses fonctions, en ce qui concerne la confrontation du diagnostic lorsqu’il y a un manque de réactif qui retarde ainsi l’initiation du traitement pour le patient, le manque de molécules pour la réalisation du protocole, certains examens complémentaires non disponibles à l’hôpital et qui sont très couteux pour le patient. Le dernier problème soulevé est relatif à la greffe de la moelle osseuse qui n’est pas pratiquée en Algérie sur les enfants de moins de trois ans. Ces enfants sont ainsi sujets aux récidives ou même à des échecs thérapeutiques pour certaines leucémies qui nécessitent la greffe de la moelle osseuse. L’on fait aussi face à l’inexistence de registre national qui répertorie ces pathologies.
Nadia Rahab
