Bouhamza, une circonscription rurale lovée au fond d’un massif montagneux, sur la rive droite de la Soummam, végète dans le dénuement.
Elle compte parmi les communes les moins desservies en matière d’infrastructures et d’équipements publics de base. Dans cette localité, le service public de proximité se trouve réduit drastiquement. Il en va ainsi des prestations d’Algérie-Poste qui soulèvent une vague de jérémiades et de mécontentement chez les usagers. «Nous n’avons en guise d’infrastructures qu’un seul et unique bureau de poste, lequel est d’une telle exigüité qu’il ne peut remplir correctement ses fonctions», se lamente un retraité du village Ifigha, sur les hauteurs du chef-lieu. Un citoyen résidant à la cité urbaine de Bouhamza soutient que des dysfonctionnements à répétition affectent et entravent le bon fonctionnement de cette agence postale. «Une structure vieillotte et dépassée, du personnel réduit au minimum et des pannes à répétition. Voilà ce qui rythme notre quotidien ! Quand le courant n’est pas coupé, c’est une panne du réseau informatique qui met le système hors service. Parfois, c’est l’épuisement des liquidités qui oblige les clients à repasser un autre jour pour encaisser leur argent», relate, sur une pointe de déception, un fonctionnaire de l’éducation. Certains usagers disent ne pas comprendre pourquoi le bureau de poste est l’une des rares structures, à l’échelle de la wilaya, à ne pas être dotée d’un distributeur automatique de billets (DAB). «Cet équipement aurait pu nous rendre un grand service, mais décidemment, Bouhamza restera toujours à la traîne !», fulmine un jeune habitant du village Mahfouda. La distribution du courrier, jugée aléatoire, est l’autre préoccupation qui alimente le courroux de la population de Bouhamza, particulièrement celle des villages excentrés. «L’image du facteur, qui sillonnait les villages, le sac en bandoulière, a vécu. Aujourd’hui, nous sommes complètement délaissés et forcés à la débrouille», vitupère un citoyen du village Tansaout. «Il faut obligatoirement rallier le bureau de poste du chef-lieu, pour récupérer son courrier. C’est une véritable épreuve physique et, qui plus est, n’est pas toujours couronnée de succès», déplore un habitant de Tachouaft, l’une des localités les plus reculées de la commune. Les villageois soutiennent, qu’en raison de cette carence, les courriers perdus, égarés ou encore arrivés en retard à leur destinataire, sont légion.
N. Maouche

