«La dépréciation du Dinar, un ajustement nécessaire»

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Selon le vice- gouverneur de la Banque d’Algérie, Djamel Benbelkacem, la dépréciation du dinar enregistrée ces derniers temps est un «ajustement nécessaire», suite à l’appréciation de la monnaie européenne.

«En décembre 2017, le dinar a perdu 15% par rapport à l’euro. Mais il faut dire que ce n’est pas uniquement le dinar qui a baissé, car plusieurs monnaies ont reculé suite à l’appréciation de l’euro», a souligné, hier à Alger, M. Benbelkacem, lors de son intervention sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. «C’est uniquement un ajustement nécessaire des monnaies», a-t-il soutenu. Autrement dit, «si les monnaies de nos pays partenaires se sont dépréciées par rapport à l’euro et que nous n’avons pas déprécié le dinar, on aurait donné une prime à l’importation en provenance de ces pays-là». Il a tenu à préciser que le cours de change des monnaies évolue en fonction des performances économiques des pays. «Il faut admettre que notre économie n’est pas performante, et n’est pas assez compétitive et productive», a-t-il dit. À la question de savoir si le recours au financement non-conventionnel impactera négativement sur la valeur de la monnaie nationale, M. Benebelkacem a répondu par la négative. «Le financement non conventionnel a été mis en place dans une situation très exceptionnelle afin d’accompagner les objectifs de réforme de notre économie, il est limité dans le temps et il est encadré. Si ces objectifs seront mis en œuvre, je ne vois pas en quoi cela va impacter la valeur du dinar. Cette dernière évoluera en fonction de la compétitivité et de la capacité d’augmenter l’offre interne de biens et de services», a-t-il expliqué.

Pas de changement de monnaie

Selon M. Benbelkacem, le taux de change ne peut pas diminuer à lui seul les importations. La résolution de cette problématique est liée, a-t-il soutenu, à la résolution des problèmes structurels et aux grands déséquilibres de l’économie nationale. Il a mis l’accent, dans ce sillage, sur la nécessité d’augmenter l’offre et les recettes. En vue de bancariser les capitaux en circulation dans le circuit informel, il a indiqué que les banques commerciales doivent adopter des stratégies basées sur la collecte des ressources pour améliorer le financement de l’économie. «Nous considérons qu’il n’y a pas assez d’effort là-dessus», a-t-il fait remarquer. Questionnée sur le changement de monnaie, M. Benbelkacem dira : «Ce n’est pas d’actualité. Ce qui figure dans la feuille de route de la Banque d’Algérie, depuis une année, c’est le rafraichissement seulement des billets de banque». Pour ce qui est de la réévaluation de l’allocation touristique, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie a souligné que «nous n’avons pas les moyens pour le faire maintenant», ajoutant que vu le contexte actuel de l’économie nationale, «la priorité est de financer les importations des biens et des services pour la population et les entreprises».

Samira Saïdj

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