«Développer notre relation avec le secteur économique»

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Environ 17 126 stagiaires, dont 4 827 nouveaux, ont rejoint, avant-hier, les bancs des différents centres de formation de la wilaya de Béjaïa. Dans cet entretien, la nouvelle directrice de la formation professionnelle, installée au début du mois de janvier dernier, fait un état des lieux et évoque les priorités de la feuille de route de cette année.

La Dépêche de Kabylie : Quel premier bilan faites-vous depuis votre intronisation à la tête de la DFP de Béjaïa ?

Mme Menzou : La wilaya recèle des atouts qui lui permettent d’être en tête en matière de formation, en particulier en apprentissage (71 % des effectifs de la rentrée de février 2018 sont des apprentis, en tenant compte de la validation du mois d’avril dépassant largement les objectifs du secteur de la formation). Les zones industrielles de Béjaïa, Akbou, El-kseur et Ouzellaguen constituent des partenaires importants pour la prise en charge des jeunes demandeurs de qualification. Il y a également l’accompagnement des établissements qui reste le souci majeur pour une gestion participative efficace et rationnelle. Beaucoup de choses ont été faites, mais beaucoup reste à faire. A titre d’exemple, des établissements nécessitant des travaux de réfection, les projets des INSFP de Souk El-Tenine et El Kseur, l’internat féminin d’Akbou, tous ces projets ont été gelés à cause de la conjoncture économique. Les conditions de travail de nos personnels et de nos apprenants est aussi à améliorer. Je tiens néanmoins à saluer monsieur le wali de Béjaïa pour ses aides, ses encouragements et ses orientations précieuses.

Parlez-nous des objectifs de la convention signée par votre Direction et la CNAC de wilaya ?

Les objectifs sont la formation qualifiante technique des demandeurs de crédits, l’accompagnement des créateurs d’entreprises avec le dispositif CNAC en gestion, management, comptabilité, commerce, communication et informatique. Il est aussi question de la prise en charge des apprentis en formation par les jeunes entrepreneurs, comme obligation. Pour rappel, d’autres conventions ont été signées avec les directions de la pêche, de la santé et de l’agriculture.

La rentrée professionnelle 2017-2018 a été caractérisée par la mise en œuvre de la nouvelle organisation du cursus d’enseignement professionnel. Pourriez-vous nous en dire plus ?

La nouvelle organisation s’articule autour du Brevet d’enseignement professionnel (BEP), en remplacement du Diplôme d’enseignement professionnel du premier degré (Dep 1) et du Diplôme d’enseignement professionnel du deuxième degré (Dep2), ainsi que le Brevet d’enseignement professionnel supérieur (Beps), sanctionnant le deuxième cycle de l’enseignement professionnel. L’enseignement professionnel ne répondait pas à toutes les attentes escomptées. Le gouvernement a décidé alors de la mise en place d’une nouvelle architecture pour le rendre plus attractif et pour répondre aux besoins et à la demande des élèves admis du cycle moyen vers le secondaire. L’alignement de la durée des études du premier cycle d’enseignement (Bep), à celle fixée dans le cycle d’enseignement secondaire (3 ans), ainsi que l’alignement du Bep sur le bac dans le cas de l’insertion au travail, ou pour l’accès à un enseignement professionnel, ont pour objectif de rendre ce cursus plus attractif aux yeux des élèves et de leurs parents. Ce cursus est destiné aux élèves de l’enseignement obligatoire de base admis à l’enseignement secondaire et ayant opté pour cet enseignement, ainsi qu’aux élèves réorientés issus de la 1ère année de l’enseignement secondaire. L’accès à la première année du cycle préparant au BEPS est ouvert, quant à lui, aux élèves candidats titulaires du Bep, dans le prolongement de la filière suivie, ainsi qu’aux élèves candidats titulaires du Dep 2. La mise en place de cette nouvelle architecture s’est faite progressivement à partir de septembre 2017.

La nomenclature des formations existantes dans les différents centres de formation de la wilaya a été étoffée. Quelle sont les nouvelles formations introduites ?

On citera la gestion et recyclage des déchets au CFPA Toudja. En outre, il y a les diverses formations dans l’agriculture, telles les formations conventionnées avec la DSA à travers plusieurs établissements. Il y a aussi les conducteurs de travaux publics, option ouvrages d’Art, au CFPA de Béjaïa garçon et enfin la filière maintenances des panneaux solaires photovoltaïques en formation par apprentissage.

Outre les 26 centres de formation, la wilaya dispose également de deux INSFP et 25 centres de formation privés. Quel est l’état des lieux qui

prévaut dans ces structures ?

Nous avons sur le territoire de la wilaya, 26 CFPA, 2 INSFP, 4 annexes et 25 écoles agréées pour 27 sur les 52 communes que compte Béjaïa. C’est insuffisant, d’où le recours aux sections détachées, soit 37 communes sur 52 couvrant ainsi 205 spécialités sur 422 de la nomenclature de la FEP et 20 branches professionnelles sur 22. Nous regrettons l’absence d’un 3e INSFP qui, pour pallier à cela, nous a amené à l’ouverture de 60 sections détachées dans les CFPA de niveau 5 (BTS) et plusieurs sections en double brigade dans les deux INSFP existants.

Quelles sont les priorités et la feuille de route de la directrice de la formation professionnelle à Béjaïa pour cette année 2018 ?

Il y a lieu de développer davantage la relation avec le secteur économique pour une meilleur adéquation formation-emploi, par la formation par apprentissage, la formation continue et le perfectionnent du personnel des entreprises publiques et privées et des établissements publiques et privés, ainsi que la formation production. Rentabiliser aussi les structures de la formation en améliorant les conditions de travail des personnels et des apprenants, par une démarche participative. A ajouter, le lancement des premières sections d’excellence dans les énergies renouvelables, électricité, la maintenance industrielle et l’automatisme à l’INSFP de Sidi Aïch (partenariat MFEP – Schneider Electrique). Puis, continuer à lancer des formations en relation avec la stratégie du secteur, à savoir le BTP, le tourisme, l’agroalimentaire, l’industrie et l’agriculture. Non sans oublier le perfectionnement du personnel de la formation dans un premier temps (Agents d’entretien, chauffeurs, cuisiniers, femmes de ménage, gardiens et jardiniers) et enfin, accompagner les chefs d’établissements pour mener à bien leurs missions par l’instauration de traditions de travail d’équipe et de complémentarité entre les établissements.

Entretien réalisé par Rachid Z.

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