Le docteur Tebib Jacques, spécialiste en rhumatologie, a réalisé des consultations spécialisées en rhumatologie, en effectuant 171 consultations avec des gestes d’infiltration thérapeutique, c’est-à-dire consultation et traitement. «Nous avons également fait des consultations de cardiologie spécialisée avec deux cardiologues ayant pratiqué des examens écho cœur et électrocardiogramme, avec des orientations diagnostiques et cliniques. Le gastro-entérologue et le spécialiste hépato ont réalisé des gestes jamais pratiqués auparavant à l’EPH de Bouira, sous anesthésie générale, en réalisant des examens avec endoscopie. Ceci du côté médical, il y a également eu des consultations en anesthésie avec un apport d’une technique que les praticiens de Bouira voulaient apprendre, ce que l’on appelle l’anesthésie tronculaire, avec un repérage qui se fait avec une échographie », dira-t-il. Et de souligner : «Il y a aussi une psychiatre parmi nous qui a été sollicitée par l’EHS de Sour El Ghozlane. Par ailleurs, nous avons développé l’imagerie et notamment la sénologie avec une campagne de mammographie et dépistage. Nous avons commencé à former les manipulatrices, encadrée par Mme Hellal, radiologue et spécialiste en sénologie, cadre formatrice au CHR de Lilles.»
189 mammographies réalisées
De dimanche à jeudi, 189 mammographies ont pu être réalisées avec des dépistages au profit des femmes. «Sur le volet formation et apprentissage, nous avons formé ces manipulatrices qui savent désormais faire cet examen qui deviendra anodin s’il y a un radiologue dédié à cette spécialité ici à Bouira. Pour ce qui est des activités chirurgicales, il y en a eu 6, avec des techniques différenciées. Je rappelle qu’à la fin du mois de décembre dernier, nous avons fait une expertise des lieux de l’hôpital de Bouira et nous nous sommes réunis avec le collectif médical local en présence du directeur de l’établissement. Nous avons évalué les besoins matériels et humains et au vu des discussions et des échanges, nous avons abouti à un consensus car on ne pouvait pas ramener toutes les spécialités. Il y a eu la première d’une spécialité chirurgicale ici à Bouira, il s’agit de la chirurgie plastique de reconstruction mammaire et de traitement des brûlés, réalisée par le docteur Zinox, qui est une référence à Lyon. Il y a eu une autre technique chirurgicale et pas des moindres qui concerne l’orthopédie pour la mise en place de prothèses de hanches et de genoux et de ligaments plastiques avec l’apport de deux orthopédistes, docteur Hombri de Rennes et le docteur Matougui de Lyon qui opère encore en ce jeudi après-midi.»
Une intervention chirurgicale de 8 heures
Il y a également eu des actes de chirurgie infantile pratiqués par le docteur Fréderic Amery, qui vient d’un centre spécialisé à Lyon. «Lui aussi a travaillé avec son collègue de Bouira, en développant des techniques avec une chirurgie coelioscopique pour les enfants atteints de maladies qu’on ne pouvait pas opérer ici. Une autre technique chirurgicale cœlioscopie a été développée avec plus d’une dizaine d’actes. On ne s’est pas basés sur le nombre, mais plutôt sur la qualité des interventions chirurgicales par voie coelioscopique, avec des examens qui n’ont jamais été faits ici à Bouira, notamment une intervention qui a duré plus de 8 heures avec le concours des chirurgiens locaux qui se sont relayés. La chirurgie vasculaire a également été pratiquée et notre collègue travaille encore au bloc, sachant qu’à Bouira il y a un centre d’hémodialyse qui est important avec plein de pathologies. Il y a la préparation pour ce qu’on appelle les fistules artério-veineuse, une technique chirurgicale, mais pour la réaliser il faut faire de l’angiologie, donc écho doppler et c’est l’angiologue docteur Deramnek qui a fait ce travail pendant plusieurs jours. Nous tenons à remercier ceux qui ont mis à notre disposition des appareils d’échographies, inexistant à l’hôpital, qui nous ont permis de réaliser toutes ces explorations notamment en cardiologie, angiologie et l’échographie des urgences. Nous remercions les collègues de la communauté médicale et paramédicale.»
Chasser le stress chez les pompiers
Au niveau de la protection civile de Bouira et pendant toute la semaine, le sapeur pompier professionnel formateur, M. Thierry Onzo, qui vient de Clermont Ferrant, a collaboré avec le docteur Meki Mustapha qui est médecin réanimateur. «Ils ont fait tout ce qui concerne le sauvetage et le secourisme des blessés et accidentés de la route. Nous avons aussi pensé à l’apport de la psychiatrie, sachant qu’il y a du stress parmi le personnel des jeunes pompiers lorsqu’ils interviennent sur des blessés de la route et retournent à la caserne dans un état de déprime. Pour cela, nous avons programmé le docteur Zeglash, spécialisée dans le stress, qui a dispensé certaines méthodes de gestion du stress pour permettre aux jeunes pompiers d’évacuer l’angoisse emmagasinée lors d’interventions sanglantes. Cette dernière s’est même rendu au centre d’addictologie de Bouira. Nous avons essayé de jumeler différentes approches entre la prévention et la thérapeutique, ainsi que les traitements orthopédiques. Signalons en parallèle qu’il y a une grande maternité à Bouira et l’apport de deux sages-femmes chevronnées qui viennent de prendre leurs retraites a été considérable. Elles ont apporté leurs savoirs, leurs expériences et ont collaboré avec les sages-femmes de Bouira pour améliorer la prise en charge des parturientes avec le prolongement de suivi de néonatologie. Elles étaient accompagnées dune infirmière spécialisée dans la réanimation en néonatologie. Un service comportant des couveuses et tout le protocole des urgences pour les soins infirmiers notamment au niveau de la chirurgie. Un plus avec l’apport de Mme Boudina, spécialiste dans ces gestes qui paraissent simples mais qui sont essentiels à mettre en place. Nous tenions à ce que la qualité soit au rendez-vous avec cette mission que nous avons menée grâce au concours du wali, du président de l’assemblée populaire de la wilaya qui nous ont accompagnés de manière exceptionnelle tout le long de notre séjour à Bouira et nous les en remercions chaleureusement.»
Propos recueillis par H. B.

