Beaucoup reste à faire

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Le taux de 10% est très en deça des attentes et des espérances des citoyens, notamment la frange juvénile. Si l’accès à Internet est devenu un reflexe acquis dans la vie quotidienne des citadins, cependant, et pour la majorité des citoyens des régions reculées du pays, notamment en Kabylie, cela demeure problématique et pas du tout évident. Et pour cause, il faut souvent parcourir plus d’une dizaine de kilomètres pour rejoindre le chef-lieu de commune où de daïra pour accéder au cyber, avec les frais de déplacement que cela induit, en plus du sentiment de frustration et d’insatisfaction après une séance de connexion contraignante due à la faiblesse du réseau. Que ce soit pour la téléphonie mobile ou pour le réseau Internet, quoique le service soit présent, des coupures de champ et de connexion sont signalées par-ci par-là.

«C’est vrai, on ne peut occulter l’effort consenti, il y a l’accès aux TIC avec le WLL et la prolifération de cybers mais pas comme on l’a laissé entendre par le passé.», dira S. Abdelah, enseignant dans le cycle primaire. Notre interlocuteur, concerné à plus d’un titre et enseignant et musicien, interrogé à propos de la disponibilité de l’Internet dans les établissements scolaires rétorquera «au sein de notre établissement, on n’est pas connecté. Mais ces derniers temps on est de plus en plus conscient de l’apport des TIC. Les pouvoirs publics font des efforts dans ce sens, les établissements du moyens et du secondaire sont dotés, mais pas tous». Et d’ajouter, «en effet, la disponibilité d’Internet dans les établissements épargnera les bourses des pères de famille qui sont mises à mal par la cherté de la vie et la dégringolade du pouvoir d’achat. Ce qui, aussi, nous aidera en tant qu’enseignants pour la mise à jour de nos fiches au quotidien.» Les universitaires, eux aussi, en savent quelque chose à ce propos, en particulier les fins de cycle et les post-graduant. Ces derniers ont recours à l’Internet couramment pour mener leurs travaux de recherche dans le cadre de leurs projets de fin d’études. «Je débourse le triple de ma minable bourse seulement dans le téléchargement de fichiers relatifs à ma filière (électronique). Même si, les cités U sont dotées de salle Internet, le nombre de postes disponibles est inversement proportionnel au nombre d’étudiants ; l’un figé -les postes- l’autre, en constante augmentation» ; Nous dira Lynda étudiante en fin de cycle à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou.

De l’avis de plus d’un, l’opération Ousratic, un PC pour chaque famille n’a pas enregistré des résultats probants, «…les banques n’ont pas joué le jeu pour cette opération qui, pourtant, était une initiative salutaire. Quant à la ligne WLL, elle a été freiné dès son lancement….la généralisation de l’Internet n’est pas pour demain», nous dira Hocine, un jeune universitaire habitant un village reculé de la Kabylie. Une jeune fille habitant Alger et originaire de la localité d’Iboudraréne (Tizi-Ouzou) nous lance d’un air ironique : «J’oublie les TIC en rentrant au village, je sais que c’est le parcours du combattant pour rejoindre le chef-lieu…et encore, avec l’espoir vain qu’il y’ait une bonne connexion.»

A.K.

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