A cet effet, il prendra comme exemple l’augmentation « des salaires des parlementaires » qu’il estime être une « insulte » envers les couches défavorisées à l’exemple des universitaires sans emploi, des handicapés et des fonctionnaires mal payés. En rappelant toutes les étapes de démocratisation du pays depuis l’ouverture du champ politique, le “lieutenant” d’Aït Ahmed n’est pas allé de main tendre pour expliquer que le pouvoir n’avait pas la volonté sincère de ce changement par le fait que le « premier parti à être agréé a été le FIS, car composé de 80 % d’hommes du sérail. » Imposer ses représentations, ses calendriers et ses règles du jeu est, aux yeux de Tabou, la « politique piégée du pouvoir pour faire échouer le projet d’ouverture démocratique. » De toutes les échéances électorales ayant suivi cette brèche minée et explosive, le conférencier juge que les élections présidentielles de 99, durant lesquelles le fondateur du FFS avait participé avant de se retirer avec les 5 autres candidats, sont « exceptionnelles du fait que le président de l’époque avait démissionné de son poste. » Durant ces deux décennies entachées d’événements douloureux, le premier responsable du plus vieux parti d’opposition précise que « beaucoup d’erreurs politiques ont été commises », ces mêmes erreurs sont à l’origine de la situation socio-économique insoutenable dont « la facture est chèrement payée par tout le peuple algérien. » La Constitution actuelle est considérée comme la « plus médiocre » des constitutions et le 3e mandat de Bouteflika n’est que le « prolongement du même mandat depuis 62″ ajoute en substance Tabou qui n’a pas omis de répondre aux déclarations de l’ex-chef du gouvernement Sid-Ahmed Ghozali ayant réaffirmé qu’il est temps de changer de régime. Tabou rétorquera à cela “qu’il faut aller vers un régime qui demander a des comptes à tous les responsables à la tête de l’Etat. »
Quant à l’affaire de l’arrestation du diplomate algérien par les services français, et ce dans la foulée de l’assassinat de Ali Msili, le conférencier dira qu’il pourrait s’agir dans cette conjoncture d’une hypothèse de soutien de la France au 3e mandat de Bouteflika par une pression sur le régime militaire.
En somme, les propos, quelquefois durs, du premier secrétaire du FFS sont à vrai dire un message de confirmation qui se dessine en filigrane que la formation d’Aït Ahmed s’apprête d’ores et déjà au boycott de la prochaine présidentielle.
N.T.