De nouvelles démolitions en perspective

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Les bâtiments tombent un à un, comme un château de cartes. On n’a pas attendu les résultats des études du sol, engagées l’an dernier, pour prendre la décision de mettre à terre tout bâtiment jugé à risque. Après les immeubles 14, 15 et 19, voici venu le tour du vieux bâti.

C’est dans ce sens que, s’appuyant sur un arrêté du wali, l’APC vient de saisir les exploitants des locaux situés dans les deux blocs appartenant aux héritiers Timsiline. Les deux bâtiments en question se trouvent de part et d’autre du sous-sol, épargné jusque là, se trouvant sous le “défunt” immeuble 17. La correspondance, dont nous détenons une copie, invite les concernés à “évacuer les lieux afin d’entamer les travaux de démolition…” Bien qu’aucun ultimatum ne leur ait été signifié, les commerçants, occupant les locaux visés, se préparent à plier bagage. La plupart d’entre eux commencent dès maintenant à emboîter le pas à leurs homologue de la rue Colonel Amirouche, partis il y a quelques mois, dans les mêmes conditions. Comme eux, ils ne savent pas où aller car si la mise en action d’engins destructeurs est relativement aisée, la décision de recasement ou l’indemnisation des concernés s’avère plus complexe. Aux services concernés tels celui de l’urbanisme, c’est l’omerta. Personne ne semble disposé à divulguer le secret de Polichinelle. Ce sont des citoyens ou des subalternes de certains service qui, sous couvert de l’anonymat, nous ont confirmé l’information en nous remettant les mises en demeure. “Les commerçants sont avisés que la destruction interviendra ces jours-ci, après le Ramadhan, au plus tard” indique notre source.

“La nouvelle est vraiment venue au mauvais moment, juste avant le mois de carême et l’Aïd”, affirme un boutiquier. Ses collègues, aussi inquiets que lui, savent que leur vie ne reprendra son cours normal que dans plusieurs mois ou dans des années. Il va leur falloir trouver, individuellement, de nouvelles boutiques, dans d’autres quartiers et reconquérir une nouvelle clientèle. Un problème dont ne s’embarrassent pas les services chargés de les déloger pour plusieurs raisons, notamment celle de la sécurité des personnes.

Cette catastrophe que certains disent naturelle et qualifiée par d’autres d’“humaine”, est loin de trouver une solution à même de contenter les différents protagonistes. Peut-on, comme on dit chez nous “enlever une épine sans que le sang ne coule”.

A. O. T.

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