La campagne électorale pour les législatives du 12 juin débutera jeudi, trois mois après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui avait appelé à des élections anticipées, exhortant les jeunes à participer en force à ce rendez-vous.
Près de 1.500 listes de candidatures dont plus de la moitié sont présentées par des indépendants, ont été approuvées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour prendre part à ces législatives.
Les candidats sont appelés, dès jeudi, à sillonner le pays et multiplier les actions pour convaincre les électeurs d’aller voter, mais surtout d’opérer le « bon choix » pour faire entendre leurs voix et participer à l’édification de la nouvelle Algérie.
Durant trois semaines, les candidats à la Chambre basse du Parlement devront déployer différents modes d’action: rassemblements, meetings et rencontres de sensibilisation, pour exhorter les Algériens à voter en faveur du candidat de leur choix.
Fait inédit, les candidats indépendants sont plus nombreux que ceux des partis politiques. Autre fait marquant, jamais autant de candidats indépendants ont pris part aux élections législatives, s’imposant comme une nouvelle force politique.
Avec cette nouvelle donne, les analystes politiques s’attendent à « voir émerger une nouvelle scène politique avec l’apparition de nouveaux acteurs qui ont fait le choix de se lancer dans la course électorale loin de toute affiliation partisane », car, selon eux, les partis politiques « ont perdu de leur crédit ».
Un changement qui, de l’avis de ces analystes, devrait se ressentir dans la future composante de l’Assemblée populaire nationale (APN), longtemps dominée par les partis avec une poignée d’indépendants seulement.
Autre fait observé : parmi les indépendants en lice se trouvent d’anciens militants de partis d’opposition boycottant ces échéances.
La course électorale pour les législatives du 12 juin sera aussi marquée par l’engagement par les partis politiques de candidats non militants sur leurs listes.
Si ces partis justifient ce choix par leur volonté de « faire prévaloir l’intérêt suprême du pays » et de « vouloir s’ouvrir à de nouvelles compétences, nonobstant l’appartenance politique », cette tendance est, néanmoins, motivée par un objectif inavoué, celui d’augmenter leurs chances de succès lors de cette échéance importante à travers la présentation de nouveaux visages, acceptés par les électeurs.
Par ailleurs, la campagne pour les législatives du 12 juin sera menée conformément aux dispositions de la nouvelle loi portant régime électorale et qui interdit aux candidats les dons provenant des personnes morales, qu’elles soient publiques ou privées, et surtout les dons provenant de l’étranger.
Cette loi fixe également un seuil de dépense à la fois pour les candidats comme pour les partis et instaure le contrôle du financement.
En effet, il a été crée auprès de l’ANIE, une commission de contrôle des finances dans le but de « séparer l’argent de la vie politique ».
Et pour encourager les jeunes à participer à la vie politique, les dépenses de campagne des jeunes candidats indépendants seront prises en charge totalement par l’Etat, prévoit cette loi.
Par ailleurs, le président de l’ANIE s’est réuni avec les représentants de 16 formations politiques, et avec les représentants des listes des indépendants.
Si les responsables de ces 16 partis politiques ont tenu à exprimer leur mécontentement au sujet de la révocation de certaines candidatures, les représentants des indépendants ont préféré débattre des préoccupations liées notamment aux modalités de financement et à la gestion de la campagne électorale.