«Le théâtre de plein air ouvrira incessamment»

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La directrice de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, dans cet entretien, fait le bilan du Festival du film amazigh, des activités culturelles de l’année dernière et revient sur l’avancement des différents projets relevant de son secteur.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous, actualité oblige, faire le point sur la 16e édition du Festival du film amazigh ?

Nabila Goumeziane : Cette manifestation nationale est avant tout un grand moment d’échange et de partage autour du cinéma algérien et de la production cinématographique en langue amazighe d’une manière particulière. La l6ème édition a coïncidé avec l’année du patrimoine culturel amazigh en Algérie, et la participation de réalisateurs et producteurs venus des quatre coins du pays traduit l’envergure et la profondeur de la culture algérienne avec sa dimension amazighe.

Quel bilan faites-vous de ce Festival ?

La manifestation pose surtout des réflexions sur les éléments de base à mettre en place pour que le langage cinématographique réponde à certaines problématiques. Et pour ce faire, la formation et l’encadrement des jeunes et les érudits de cet art doivent se faire dans le temps et avec professionnalisme, ce qui est la préoccupation principale de notre secteur et de la tutelle. Durant le Festival, une équipe du ministère est venue, afin de répertorier les différentes salles pouvant accueillir, dans un premier temps, une opération de diffusion cinématographique et, ensuite, la création d’un ciné-club, afin de renouer avec le public cinéphile et d’encourager notre jeunesse dans cet art. D’autre part, le panorama du film algérien présent à cette édition a permis de mettre en exergue la production cinématographique algérienne notamment quand elle est au service de l’histoire, du vécu social, de la culture et de l’identité algérienne.

Cette année, le Prix du long métrage n’a pas été décerné…

En effet, mais plusieurs autres prix l’ont été, notamment celui du court métrage et du film documentaire, qui furent de très bonne qualité, de l’avis même des membres du jury. Les prix de la meilleure interprétation féminine et meilleure interprétation masculine ont également été remis. Un travail d’encadrement et de formation va se faire, afin d’accompagner les talents pour une meilleure qualité de production. A ce propos, le ministre de la Culture que je remercie pour le maintien de cette manifestation, a réaffirmé la disponibilité du secteur et des institutions travaillant dans le domaine du 7ème à encourager la production cinématographique en langue amazighe. Le wali de Tizi-Ouzou l’a confirmé lors de la cérémonie de clôture, en insistant sur la recherche de la qualité tout en mettant à la disposition des réalisateurs les moyens nécessaires. L’intérêt qui est porté au secteur par les différents est également à saluer. Ce travail va être mené en collaboration avec les différents acteurs. Je tiens à féliciter l’ensemble des lauréats, les participants, et l’ensemble des intervenants pour le travail accompli, en espérant que l’Olivier d’or sera décerné la prochaine édition.

La wilaya a bénéficié de plusieurs projets dans le secteur de la culture, où en sont-ils ?

Notre wilaya compte aujourd’hui plusieurs infrastructures culturelles, au niveau du chef-lieu mais également au niveau des différentes communes, grâce à la volonté de l’Etat de créer des espaces d’échanges, de savoir et de culture. La bibliothèque principale de lecture publique, inaugurée il y a une année, compte aujourd’hui plus de 5 000 adhérents. La bibliothèque semi urbaine de Tizi-Ouzou, le centre culturel Matoub Lounes à Ain El Hammam, les différentes bibliothèques réalisées dans les communes… Chaque commune est dotée d’une bibliothèque que la direction de la culture équipe. Nous en sommes à 51 bibliothèques équipées. Il y a également plusieurs salles de lecture, nous en avons réceptionné huit. Nous avons aussi récemment inauguré trois nouvelles bibliothèques. D’autres projets sont en voie d’achèvement, tel le théâtre de plein air de Tizi-Ouzou qui ouvrira ses portes incessamment. La réception de la salle cinéma Djurdjura et du musée de la wilaya de Tizi-Ouzou est prévue pour la fin de l’année.

Concernant l’année dernière, quel bilan faites-vous des activités culturelles dans la wilaya ?

2017 a été une année culturelle marquée par plusieurs événements. La perte de plusieurs personnalités historiques et culturelles est la première chose qui me vient à l’esprit. Nous ne les oublierons jamais et que Dieu leur accorde Sa miséricorde. 2017 a aussi et surtout coïncidé avec le centenaire d’un des piliers de la culture algérienne, Mouloud Mammeri. Elle fut aussi marquée par la célébration des 50 ans de carrière de notre grand poète, Docteur Honoris Causa Lounis Aït Menguellet. L’annonce du retour sur la scène artistique algérienne de l’un des monuments de la chanson, à savoir Idir, est aussi un fait marquant de l’année écoulée. Il y eut aussi les hommages consacrés à plusieurs de nos artistes, tels Akli Yahiatene, Rabah Ouferhat, Slimani, Abdelkrim Dali, Taleb Tahar… 2017 a par ailleurs connu plusieurs haltes dédiées aux arts et lettres et à notre glorieuse révolution. Cette année a été également ponctuée par la réception et mise en fonction de plus de 10 infrastructures culturelles. Ceci nous permettra de renforcer notre démarche de décentralisation des activités culturelles pour toucher toute la population. Je ne peux finir sans rappeler que 2017 s’est achevée sur un bonheur intense, celui de voir un repère identitaire national, à savoir Yennayer, décrété par le Président de la République journée et fête nationale. C’est la fête qui unie et consolide l’identité algérienne.

De nouveaux projets en vue ?

Plusieurs événements sont en cours de préparation, tels que le lancement du Concours du meilleur roman écrit en tamazight « Ungal s tmazight », la 1ère édition du Salon de la créativité, le Concours du meilleur projet associatif, la 2ème édition du Salon de la bande dessinée, la 11e édition du Salon Djurdjura du livre… Des coopérations également son prévues notamment avec l’Opéra d’Alger afin de créer des passerelles pour la promotion du chant et de la musique symphonique.

A l’occasion du 8 Mars, un message peut-être ?

Je tiens à féliciter toutes les femmes algériennes et leur souhaiter une bonne fête. C’est une journée qui symbolise les combats de la femme pour ses droits et son accès au travail et au savoir. Aujourd’hui, en Algérie, la femme occupe de hautes fonctions et des postes de responsabilités dans différents secteur. Elle s’exprime également à travers différents arts et savoir-faire. Nous la retrouvons également dans le domaine de l’entreprenariat et dans plusieurs autres domaines. Pour cette année, nous avons décidé d’ouvrir solennellement les activités célébrant cette date par la projection d’un film réalisé par la crèche Dacine que je remercie infiniment, à sa tête Mme Yettou. Un film à travers lequel ce sont des enfants qui lancent un appel pour le respect, l’amour et la vénération des parents. C’est un hommage à toutes les mères et à tous les pères sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui. Je réitère mon hommage à la femme, à la mère et à la Mère Patrie qui est notre terre, notre Algérie. Bonne fête à toutes.

Entretien réalisé par K. H.

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