Parcours de femmes

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«Quand la femme œuvre pour la culture algérienne authentique» est le thème d’une table ronde animée, mercredi dernier à Tizi-Ouzou, par trois femmes cadres, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la femme.

Il s’agit de Lynda Tamderari, journaliste à la chaîne 3 de la radio nationale, Boukhelou Malika, universitaire, et Akchiche Nadhira, représentante de la sûreté de wilaya. Intervenant la première, Mme Tamderari dira : «La décennie noire nous a toutes marquées et il nous était difficile d’assurer notre mission de journaliste. De nombreux consœurs et confrères l’ont payé de leur vie». Elle poursuivra : «Notre pays est très riche et son patrimoine est inestimable et a besoin de tous ses enfants pour le sauvegarder». La journaliste parlera ensuite de son parcours et de ses émissions qui lui ont permis de rencontrer d’illustres personnalités, dont le Pape Jean Paul II, en 2002. «Twahacht bladi» et «El kaâda» sont deux de ses émissions, la première donnant la parole aux émigrés et la seconde axée sur la valorisation du patrimoine algérien naturel et culturel. La deuxième intervenante fut Mme Akchiche Nadhira, commissaire principale et représentante de la sûreté de wilaya, qui confiera : «Je suis entrée dans la police en 1986, après avoir été reçue au concours de Château-Neuf (Alger) et une formation de neuf mois. J’ai été chargée du service social durant deux années, à Tizi- Ouzou (1988-89), puis je suis passée au service du personnel. Je suis cheffe de la sûreté de daïra depuis 6 ans». Elle expliquera : «Chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, je renouvelle le serment d’œuvrer dans l’intérêt de la nation». La commissaire racontera : «La décennie noire fut terrible pour notre corporation, elle nous a prondément marqués». Il est vrai que les deux professions ont payé un lourd tribut pour le rétablissement de la vérité et la sécurité dans le pays. La commissaire tiendra à souligner : «Il n’est pas aisé de concilier notre mission de policières avec nos responsabilités familiales, c’est un sacrifice de tous les jours». Puis ce fut au tour de Mme Boukhelou d’intervenir. «J’ai eu la chance de grandir dans un milieu cultivé et j’ai appris très tôt à m’émanciper. En 1993, j’ai quitté Sétif pour Alger où j’ai poursuivi mes études. Chaque semaine, je faisais le trajet. Je devais réussir». Elle poursuivra : «L’histoire de l’Algérie est parsemée des noms de grandes femmes cultivées et battantes, telles Thinhinane, Fadha N’Soumeur, Taos Amrouche et Assia Djebbar, entre autres. Elles se sont illustrées par leur courage et leur audace, elles ont consacré leur vie à la transmission de belles valeurs, de culture et de savoirs». Elle rappellera par ailleurs : «La femme a participé, aux côtés des hommes, à la révolution algérienne, à la libération du pays». Soulignons par ailleurs que Mme Boukhelou a fait une thèse sur Mouloud Mammeri, si bien qu’elle est surnommée la «Mammerilienne». A ce sujet, elle dira : «J’ai tout aussi aimé Hugo et Mammeri, car il faut s’ouvrir à la littérature universelle, tout en n’oubliant pas ses racines. J’ai fait une Thèse sur Mammeri, l’un des piliers de la littérature et culture algériennes. L’œuvre de Mammeri sera traduit en japonais. N’oublions pas non plus que des contes algériens ont été traduits et joués en russe. Les jeunes algériens doivent être fiers de leur culture et des femmes et hommes qui l’ont portée hors des frontières. Ils doivent suivre leur exemple et prendre la relève».

M A Tadjer

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