Devenus depuis des décennies des déversoirs naturels des eaux usées et des rejets industriels, l’oued Soummam et l’oued Aguerioune, dans la wilaya de Béjaïa, sont extrêmement pollués. Il est désormais inutile de faire des analyses pour prendre conscience de cette réalité, tant la pollution est visible à l’œil nu. La santé publique est en danger à cause des épidémies dévastatrices que pourraient provoquer les eaux de ces deux rivières, d’autant plus que des habitants de plusieurs communes, sises sur le couloir de la vallée de la Soummam, s’alimentent en eau potable à partir de forages réalisés non loin de l’oued Soummam. Le risque de contamination des nappes phréatiques est, selon les membres de l’association Soummam Eco-culture de Sidi Aïch, qui luttent depuis des années pour arrêter le massacre écologique commis à l’encontre de ce troisième grand fleuve en Algérie, est très élevé. Par ailleurs, à Melbou, 35 km à l’est de la wilaya, ce sont les citoyens de cette commune qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme quant à la dégradation de l’oued Agurioune à cause de la décharge sauvage créée à l’embouchure de cette rivière et la Méditerranée. Néanmoins, les responsables locaux du secteur de l’hydraulique commencent à prendre conscience de la gravité de la situation et de la nécessité d’agir pour mettre fin à ces catastrophes écologiques. Une étude d’aménagement de ces deux oueds a été même réalisée. Elle a estimé le montant de la réalisation de ce projet d’aménagement à 30 milliards de dinars, selon la direction locale des ressources en eau, qui considère l’oued Soummam et Aguerioune comme deux points noirs d’assainissement à résorber à moyen terme.
B. S.
