Le terroir ! Mais de quoi parle-t-on ?

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S. Ait Hamouda

A-t-on un terroir algérien ? Oui mais il s’est éclipsé, vaporisé et n’existe presque plus. En architecture, cuisine, fromages, boissons, arboriculture… tout se fait industriellement et sans l’amour qui lui est dû. Il faut faire vite et gagner aussi vite l’argent. Cette tendance haussière fait partie du pédigrée de l’Algérien. Il, le terroir, va se trémoussant vers une mort certaine, emportant dans sa chute inexorable le savoir-faire traditionnel du pays et de notre peuple. A quoi cela est-il dû ? Au suivisme mécanique de ce qui se fait ailleurs. L’intention d’organiser un partenariat entre le commerce et l’université dans le but de promouvoir le produit national est en soit une bonne initiative, cependant, il faut faire un retour providentiel en direction du passé et méditer sur ce qu’on a raté, pas ressenti et pas remarqué tandis que nous nous perdons en calcul d’épicier, jusqu’à ne plus rien avoir. Hélas, mille fois hélas, ceux qui peuvent sauver notre legs ne sont plus là et ceux qui sont encore là n’y peuvent rien pour lui. Il y a certes des dinandiers, des tapissiers et des artisans de toutes sortes mais pas dans le culinaire. Et pourtant tout existe dans notre pays à l’état naturel, propre, sans pesticides, dénué de poisons et bon pour la santé. Le pain, à titre d’exemple, existe-t-il encore chez-nous des fours traditionnels ? Non, nous avons optés pour ceux électriques, idem pour l’olive, on nous dit qu’elle n’est pas trop acide. Qu’avons-nous fait pour les imposer sur le marché ? Rien. Il y avait des gestes timides, mais pas de quoi fouetter un chat. La situation est restée en l’état et le patrimoine gamberge et fait du sur place. Ce qui reste à faire pour tirer le patrimoine de là où il est ? Il faut le relancer dans sa norme algérienne et l’imposer à tous comme norme nationale, avec tout ce que cela suppose en aval et en amont de la fabrication. Ainsi, on pourra parler de terroir, sans se tromper.

S. A. H.

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