«Plus de 22 000 patients en attente d’une greffe»

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Le chef du service de néphrologie de l’hôpital Nafissa Hamoud à Alger, le professeur Tahar Rayan, a fait savoir qu’à la fin 2017, il y avait plus de 22 000 insuffisants rénaux en attente d’une greffe rénale. «Nous avons toujours une liste d’attente qui s’allonge d’année en année. On peut dire qu’elle est très difficile à diminuer, sachant que les greffes de reins effectuées annuellement est de 235 à 250 greffes alors qu’à fin 2017, il existait déjà environ 22 500 insuffisants rénaux chroniques», a affirmé, hier, Pr. Rayan, lors de son intervention sur les ondes de la chaine III de la radio nationale. Il a tenu à souligner, également, le retard et le déficit accusés dans la spécialité de greffe rénale et d’organes, en pointant du doigt l’indisponibilité des donneurs, notamment les prélèvements d’organes sur les personnes décédées. «Les besoins sont importants et l’offre est réduite», a-t-il regretté. De ce fait, il a mis l’accent sur la nécessité d’intensifier le travail de sensibilisation au sein de la société, ajoutant que «la nouvelle loi sur la santé sera peut-être un peu plus attractive et il y aura certainement plus de donneurs». Pour ce qui est des causes de l’insuffisance rénale chronique, le Pr. Rayan a fait savoir que 50% de ces cas sont dus à l’hypertension artérielle et au diabète. Pour dire toute la complexité à entreprendre la lutte contre les maladies rénales, le Pr. Rayan rappelle qu’en plus des 22 500 patients subissant des séances d’hémodialyse, il en existe 25 000 autres qui sont traités pour une affection rénale terminale. En effet, il a mis l’accent sur l’importance de la prévention, sachant que 10% de la population algérienne est touchée par les maladies rénales. «Il faut, dès maintenant, réfléchir à mettre en place un programme de prévention contre les maladies rénales d’une façon générale, ce qui a été effectivement oubliée par les autorités», a-t-il plaidé. Par ailleurs, le même responsable a mis en exergue les avancées réalisées en Algérie en matière de greffe rénale : «L’Algérie est en train d’avancer. Il y a des jeunes talents formés en Algérie et qui sont en train de s’occuper de ce programme. Chez nous, nous avons les moyens matériels et humains», a-t-il indiqué. Il a annoncé, dans ce sillage, la mise en place d’un traitement contre l’hépatite C, où il y a une guérison de 90% pour les personnes dialysées et qui sont atteintes de cette maladie.

Samira Saïdj

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