Les handicapés au jour le jour

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S. Ait Hamouda

Les handicapés, hier, c’était leur journée, ils ont été fêtés, ils ont reçu des fauteuils roulants, des cannes blanches et des cadeaux de toutes sortes, sauf ce qu’ils ne cessent de réclamer : une vie digne. Comment, en effet, pourraient-ils vivre avec l’insignifiante somme qu’on leur sert comme obole ? Certainement pas décemment, ce qui souligne l’indécence avec laquelle on promulgue des lois qui ne trouvent d’application que sur le papier, mais pas dans la vie de tous les jours, comme celle du travail ou de la libre circulation des hommes et des femmes à mobilité réduite, que ce soit dans l’espace public ou les établissements les concernant, ou encore pour les loisirs, les sports, la culture et tout ce qui fait l’humain. Nulle place ne leur appartient, ni des lieux pour leur donner quelques nourritures de l’esprit. Ils n’ont rien à se mettre sous les doigts pour lire, les aveugles, à part les lectures spirituelles, les sourds deviennent tous des Jeanne d’Arc, ils entendent des sons venus de l’au-delà les polyhandicapés en chaises roulantes font le tour du propriétaire sans trouver d’issues et tournent en rond, font du sur-place, n’ayant pas où aller, parce que l’espace public leur est interdit par ses excavations, ses refouloirs, ses dédales où même un bonhomme normalement constitué ne peut circuler sans difficultés, et puis on leur réserve un journée pleine de démagogie, de fausse amabilité et d’hypocrisie. Nonobstant, les fables du faible qui se moque de la charité sont connues et débordent tel un oued en crue de son lit pour atteindre les chaumières et les rappeler au bon souvenir de tout le monde… Mais malheureusement, peine perdue, parce qu’ils s’adressent à des sourds, à des aveugles, qui croient entendre et voir. Certes, certains handicapés ont prouvé leurs capacités, leurs talents, dans tous les domaines. Dans les sports, la culture et tutti quanti… Mais que cela ne soit pas l’arbre qui cache la forêt, la réalité est là et elle n’est pas belle à voir.

S. A. H.

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