Où en est la cellule de surveillance et de réflexion ?

Partager

Une cellule de surveillance, chargée du contrôle des eaux de l’Oued Soummam, a été mise en branle par la direction de l’environnement de la wilaya de Béjaïa durant le mois de décembre de l’année 2017. Quatre mois après son installation, cette cellule de réflexion n’a encore rendu aucune conclusion et n’a levé aucun voile concernant les origines de la pollution de l’Oued. La population de cette région de Kabylie, qui a été enthousiaste à la création de cette cellule, déchante, aujourd’hui .Pour rappel, cette cellule de surveillance est composée de chercheurs, de représentants des directions de la pèche, des forets et de l’environnement, des représentants du mouvement associatif et des chercheurs dans le domaine. Ce groupe de travail a, en outre, pour mission de déterminer les origines de la pollution de l’Oued Soummam, qui engendre une mort massive de poissons, et de faire le contrôle de ses eaux. La feuille de route de cette commission est le prélèvement d’échantillons dans 5 points différents, et ce, chaque mois. Il est à rappeler que les résultats officiels de l’enquête, sur les causes de la mort des centaines de poissons, notamment en 2014, dans le même Oued, ne sont toujours pas connus. Cette «catastrophe écologique» a engendré la mise sur pied d’une commission d’enquête composée de représentants de la direction de la pêche, de l’environnement, des forêts et du service d’hygiène de la municipalité de Sidi-Aïch, qui s’est immédiatement rendue sur les lieux pour en déterminer les causes, mais en vain. Plusieurs parties avaient, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d’alarme quant à la pollution de ce fleuve. La vallée de la Soummam se situe à environ 230 km à l’est d’Alger et appartient administrativement à la wilaya de Béjaïa. Troisième fleuve d’Algérie, situé à la charnière de la Basse et de la Haute Kabylie, l’Oued Soummam est formé de la confluence de l’oued Sahel, qui descend des montagnes du Djurdjura et du plateau de Bouira, et de l’Oued Bou Sellam, qui descend du plateau Sétifien. Il se jette dans la mer Méditerranée à Béjaïa, après un cours de 80 km environ orienté sud-ouest-nord-est. La superficie du bassin-versant de l’Oued Soummam est d’environ 8800 km2 à l’embouchure. Par ailleurs, dans un article de recherche, sur la sécheresse réalisé en 2009-2010 par Lotfi Mouni, Djoudi Merabet, Hamid Arkoub et Karim Moussaceb, du Laboratoire de technologie des matériaux et de génie des procédés (LTMGP) de l’université de Béjaïa, autour du thème «Étude et caractérisation physico-chimique des eaux de l’Oued Soummam», la conclusion est édifiante et reste d’actualité. Cette étude souligne que «Le débit moyen de l’oued est estimé à 25 m3/s environ. Son bassin-versant est le siège de crues violentes causées principalement par le défrichage des terres agricoles ainsi que par l’extraction intensive de sable tout le long de l’oued. Les sources de pollution de l’oued sont nombreuses. On compte 05 établissements industriels polluants, 33 stations de lavage graissage, 58 huileries et 26 décharges non contrôlées. À cela s’ajoute un volume important d’eaux usées domestiques déversé par les communes de la vallée qui atteint 29810 m3/j. Le volume des rejets annuel vers l’Oued Soummam est alarmant : 165.105 m3/an. Les rejets urbains constituent près des trois quarts du volume total des rejets. La caractérisation physico-chimique a révélé que l’eau de l’oued Soummam, au niveau des quatre stations étudiées, présente une pollution accrue et la majorité des paramètres mesurés ne sont pas conformes aux normes exigées. L’Oued Soummam subit une pollution essentiellement organique, suite au volume important des eaux usées, urbaines et industrielles, déversées en son sein. L’eau de l’Oued, au niveau des quatre points de prélèvements, est non seulement inapte à l’utilisation, mais constitue une menace pour l’environnement et la santé des riverains».

Rachid Z.

Partager