Ath Djaâd dans le dénuement

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Le village Ath Djaâd, niché à flanc de montagne à une dizaine de kilomètres en amont du chef lieu communal d’Amalou, évolue à l’écart du développement. Une vie quasi végétative, tant le dénuement est extrême et les conditions de vie pénibles. «Nous sommes des laissés-pour-compte, qui n’ont qu’une existence formelle aux yeux des officiels. Les pouvoirs publics et les autorités ne se rappellent de nous que pendant les campagnes électorales, en nous faisant miroiter monts et merveilles», tonne un sexagénaire du village. Sur ce belvédère ouvert aux quatre vents, qui permet de brasser d’un coup d’œil tous les villages des alentours et la vallée de la Soummam, la misère se conjugue à tous les temps et le mal-être se décline sur tous les tons. «Nous sommes les eternels oubliés de l’état. Seule la petite école primaire rappelle que nous vivons dans un pays indépendant», clame avec des relents d’amertume un villageois, qui fait partie d’une poignée d’irréductibles s’échinant à s’accrocher à leur crête en dépit de l’adversité. Les habitants d’Ath Djaâd se plaignent de ce qu’ils soient écartés des programmes de développement et du manque d’investissement dans les équipements publics et les infrastructures de base. «Obtenir un document d’état civil, légaliser une signature ou entreprendre une quelconque démanche administrative, cela prend les contours d’un véritable parcours du combattant», fait remarquer un jeune du village. «Même la couverture sanitaire, pourtant si indispensable, est inexistante. L’absence d’une structure de santé de proximité nous oblige à rallier le chef lieu communal ou nous déplacer dans la commune limitrophe de Béni Maouche distante de 8 kilomètres, pour accéder à des prestations aussi simples qu’un pansement ou une injection», témoigne un citoyen. D’autres villageois informent que la gaz n’est toujours pas mis en service, alors que les venelles et les accès sont complètement défoncés et abandonnés en l’état. «Nous sommes à la traine dans tous les domaines. Même nos déplacements posent problème, en raison de l’état délabré de nos routes et de l’absence de navettes de transport», fulmine un retraité d’Ath Djaâd. Subir ou partir, tel est en définitive, le scabreux dilemme auquel sont confrontés les villageois. Beaucoup, signale-t-on, ont choisi la deuxième option.

N. Maouche

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