Opération pilote pour redonner son lustre au célèbre phare d’Eckmühl

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Le phare d’Eckmühl, l’un des plus puissants et plus célèbres de Bretagne, va retrouver une nouvelle jeunesse grâce à une opération pilote de rénovation qui pourrait servir de modèle pour d’autres monuments historiques maritimes. Dominant à plus de 60 mètres la pointe de Penmarc’h, Eckmühl est victime d’infiltrations, selon le service des Phares et balises, propriétaire du monument.La corrosion ronge les structures métalliques de la délicate coupole art déco en verre qui, au sommet de l’imposant monument en granit, abrite l’optique et la salle de veille. Les dégâts ont été révélés après le démontage des boiseries et parquets en bois rare (chêne de Hongrie), selon Philippe Genty, responsable de l’antenne phares et balises de Concarneau.La corrosion a également été constatée au dessus du plafond en marbre et lames de laiton qui couronne l’escalier de 307 marches.Même si le programme de rénovation et son coût n’ont pas été établis, il est vraisemblable « qu’il faudra effectuer des opérations de confortement des structures en acier », a indiqué Nathalie Metzler, ingénieure responsable des phares et balises à Brest.Les travaux seront réalisés par « tranches », en dehors de la saison touristique, le phare accueillant pas moins de 37.000 visiteurs chaque année. Ils débuteront à l’automne et pourraient se prolonger jusqu’à fin 2007, selon le rythme de financement entièrement à la charge de l’Etat.Cette opération « pilote » pourrait permettre de valider des processus de rénovation applicables à d’autres monuments de même type, comme les phares de Saint-Mathieu à Plougonvelin et Créac’h à Ouessant, deux autres monuments du Finistère inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.Le maintien du patrimoine revêt une importance particulière en termes de coût dans le Finistère qui réunit à lui seul quelque 1.000 établissements de signalisation maritime allant du grand phare au simple amer, soit 1/6ème de la signalisation française.Ce patrimoine sera du reste enrichi courant mai par le classement en tant que monument historique du phare du Stiff de Ouessant construit en 1669 qui rejoindra ainsi le phare de Cordouan (entré en service en 1611) situé à l’entrée de la Gironde et classé monument historique dès 1862.Construit avec la noble pierre de Kersanton (granit très dur), Eckmühl émet un feu à éclats réguliers toutes les cinq secondes d’une portée d’une quarantaine de kilomètres.Attraction touristique du Pays bigouden, il a été construit grâce à Adélaïde Louise Davout, marquise de Blocqueville, décédée en 1892, qui avait légué la somme nécessaire aux travaux en mémoire de son père, le maréchal Davout, prince d’Eckmühl. »Les larmes versées par la fatalité des guerres (..) seront ainsi rachetées par les vies sauvées de la tempête », écrivait-elle dans un testament léguant une somme de 300.000 francs (45.734 euros) pour un « phare digne du nom qu’il portera ».

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