Depuis plus d’un mois, le point de vente Eriad, proposant la semoule, la farine et les légumes secs à la vente, est fermé. Selon les riverains, la cause de cette fermeture est l’absence de la clientèle. Il faut noter que cet ex-local de la Sempac a été ouvert juste après les manifestations qui eurent lieu dans plusieurs villes du pays en 2011. Devant les pénuries de certains produits alimentaires, la direction de l’Eriad a décidé d’ouvrir de nombreux points de vente à l’échelle nationale qui ont été manifestement boudés par les consommateurs. «On n’est plus dans les années 80 quand il fallait faire la queue toute la journée pour acheter un sac de semoule de moindre qualité. Aujourd’hui, il y a le choix. Les magasins présentent une gamme de produits de ce genre à la portée de tous et en nombre suffisant. C’est dire que le temps du monopole de la seule Sempac de l’époque est bel et bien révolu», dira un riverain qui avait remarqué que les clients ne se bousculaient plus devant ce magasin, sachant que même les prix avaient été alignés sur ceux affichés chez les points de vente privés de ces produits. «Les prix étaient pratiquement les mêmes. Nous ne savons pas pourquoi cette entreprise de l’État a ouvert ce magasin. S’il y avait une quelconque différence avantageuse pour le consommateur, la clientèle aurait été peut-être attirée. Sinon, en plus des prix, les consommateurs ont remarqué que la qualité n’était pas aussi meilleure que celle des produits dérivés de minoterie, présentés dans les magasins privés», soulignera un habitué des lieux. Notre interlocuteur se rappelle justement du temps des pénuries : «Il fallait, en plus d’un sac de semoule de qualité douteuse, acheter des pois cassés qui n’attendaient qu’à être jetés à la poubelle. Dieu merci, toutes ces pénuries et les passe-droits de l’époque ont été bannis. Je me rappelle même d’une chronique du regretté Boussad Abdiche, du journal El-Moudjahid, titrée ‘’l’interventionnite’’, soit le fait de faire intervenir une personne de haut rang pour acheter… une boîte de concentré de tomate», ironisera une personne d’un certain âge. En tout cas, pour le moment, le point de vente est fermé. Et les consommateurs ne se manifestent l’envie de le voir rouvrir ses portes.
A. O.