L’oued Amarigh connaît ces jours-ci une forte crue, à la faveur d’une pluviométrie exceptionnelle survenue lors des dernières intempéries. En effet, ledit cours d’eau s’est comme ranimé avec l’augmentation de son niveau d’eau. La rivière, qui prend origine des entrailles des chaînes montagneuses des Bibans, chevauchant l’ouest de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, s’est comme réveillée en coulant avec force. Un spectacle qui, d’après les riverains, ne s’est pas offert aux yeux depuis pas mal de temps déjà : «Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas vu une crue pareille de l’oued Amarigh. Il est resté durant une bonne période à sec, avec des petites crues sporadiques. Mais cette fois-ci, le spectacle a été vraiment fort, avec des défluviations assez importantes et des flots d’eau intenses», constate un riverain. Cette remontée des eaux dudit cours d’eau a charrié dans son sillage les détritus, les amas d’ordures et autres eaux usées déversés journellement sur les berges et le lit de l’oued «martyrisé», faut-il le souligner, par la pollution. «L’Amarigh a manifestement finalement fait sa toilette», ironise notre interlocuteur. Par ailleurs, cette crue a permis, dans la foulée, un apport non négligeable en alluvions, constitués de sable, de galets, de petits cailloux et de boue, lesquels vont agir comme un « pansement » qui va obstruer les trous et les tranchées sinueux, laissés à l’état par l’exploitation à outrance du sable et des galets par les pilleurs. Ces derniers opèrent sur cette rivière dans l’impunité totale, en dépit de l’interdiction formelle de l’exploitation de ces matériaux naturels. En sus de cela, les alluvions permettent l’épaississement de la couche ou de la croûte superficielle de l’oued, de sorte à protéger la nappe phréatique de l’infiltration des eaux usées, des déchets chimiques ou lixiviat (jus des détritus en décomposition) qui représentent de graves ennuis de santé à la population, d’autant plus que la plupart des forages sont situés sur les berges de cette rivière.
Y. S.