Un printemps verdoyant

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«Le printemps n’en sera que plus beau», titrait l’un des romans de Rachid Mimouni. A la faveur d’une pluviométrie jugée «exceptionnelle», le printemps de cette année, entré de «plain-pied» il y a quelques jours de cela, s’est installé avec toute sa verdure, ses fleurs aux couleurs multiples et son ambiance joviale. Tout respire le vert et le renouveau. Le printemps est, en effet, synonyme de renaissance et de renouveau dans les croyances berbères. Dans la vallée du Sahel, le décor est planté avec de la verdure à perte de vue. Les champs, les prairies et les montagnes se sont parés de leurs plus beaux atours. Des fleurs bariolées oscillent au gré d’un vent doux qui «chatouille» et «caresse» les étendues verdoyantes, que ce soit à Chorfa, El-Adjiba ou Ath Mansour, pour ne citer que ces localités. Les habitants des différentes régions ne ratent pas l’occasion d’effectuer, seuls, entre amis ou en famille, des promenades et des randonnées pédestres, les jours de repos notamment. Cela influe positivement sur l’humeur, surtout, avec les difficultés du quotidien lequel devient de plus en plus pesant. Les élèves, qui profitent encore des derniers jours des vacances scolaires, se rendent dans les bois et les surfaces verdoyantes pour humer l’air frais, cueillir les asperges ou «gambader» et rouler tout simplement sur l’herbe fraîche. Ajoutons à cela la disponibilité des pâturages dans cette région durement touchée par la sécheresse qui a sévi l’année passée. Les animaux d’élevage, comme les bovins, les ovins et les caprins, paissent tranquillement dans les prairies et autres champs, en se «gavant» de touffes d’herbes fraîches qui dépassent allègrement les un mètre dans certains endroits. Le couvert végétal en ce printemps est tout bonnement exceptionnel avec une hauteur qui rappelle les décennies lointaines, lors desquelles la pluviométrie était exceptionnelle et le climat n’était pas «affolé» comme aujourd’hui. «Cette année, l’herbe est disponible à gogo. Il en sera donc de même pour le foin. Bientôt, au mois de mai prochain, j’entamerai la fenaison pour constituer un bon nombre de bottes de foin à stocker en cas de la sécheresse. J’ai en mémoire la débâcle de l’année passée, où je me démenais comme un forcené pour assurer la pitance à mon cheptel composé d’ovins et de bovins. La botte de foin avait atteint, l’an dernier, les 1 500 DA l’unité avec la sécheresse qui s’était installée. Aujourd’hui, avec les bonnes pluies qui se sont abattues, on est tranquilles et contents, comme dit l’adage en kabyle «yecca lmal yefrah bab-is». Alors, moi, je suis content de voir mon troupeau dévorer sans retenue l’herbe fraîche. D’ailleurs, mes ovins ont pris du poids avec toute cette verdure qui tapisse mon champ», affirme, non sans béatitude, un éleveur de bétail d’Ath Mansour. Pour leur part, les maraîchers de la région se trouvent également aux anges, après les impressionnantes quantités d’eau tombées du ciel, car, les maraîchages sont arrosés des eaux des pluies sans que ces paysans ne payent un rond pour leur irrigation. «Depuis le début de l’hiver, je n’ai pas arrosé souvent mes cultures maraîchères, étant donné que les pluies étaient vraiment régulières cette année. J’espère qu’elles vont continuer comme ça jusqu’à l’été prochain», souhaite un maraîcher de Chorfa.

Y Samir.

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