Le conclave tourne au fiasco

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Il y avait beaucoup de monde, hier, à l’APC. La salle de réunions était trop exiguë pour abriter les centaines de personnes venues assister au «déblocage» de l’APC.

D’ailleurs, des dizaines de personnes étaient restées dans la cour sans pouvoir accéder à la salle. En effet, le maire, M. Abdelghani Issolah, d’obédience FFS, avait convoqué les élus pour la deuxième fois, alors que, déjà la première tentative avait échoué. Tout le monde croyait que, hier, la situation allait changer dans le bon sens. Les discussions dans la cour présageaient que des élus ayant signé le pacte de ne pas rallier la majorité relative, obtenue par le FFS, lors des élections locales, du 23 novembre dernier, avaient donné leur accord de principe. Le président de l’APC a ouvert la séance à dix heures. Après avoir souhaité la bienvenue aux élus et à l’assistance, le registre d’émargement a été signé par dix-huit élus parce qu’un absent avait déjà donné procuration à un élu du RCD. Sur ce, le maire énonça les points inscrits à l’ordre du jour. Il s’agissait de l’élection de l’exécutif, de l’approbation des commissions permanentes et non permanentes, ainsi que le règlement intérieur. Le président de séance fit la lecture de l’exécutif proposé : trois vice-présidences à son parti, une, à un élu du FLN et un poste de délégué communal à une élue du RCD. Passé au vote, le nombre de votants pour fut de neuf voix et celui du non était de dix. Un grand désordre s’en suivit. La séance a été chahutée aussi bien par l’assistance que par les élus qui ont voté contre. Le président de séance essaya de calmer les esprits, en vain. Devant l’excitation des uns et des autres, le président de séance ne put poursuivre la lecture, ni aller à la suite de la séance. Les élus du FLN, du RCD et des indépendants de la liste El Amel quittèrent la salle, ce qui poussa le président à lever la séance. «Devant la réaction de ces élus, la séance est levée. On organisera une autre délibération prochainement », dira-t-il. Les avis sont partagés à ce sujet. «Ils exercent des pressions sur certains élus pour les rallier », nous confiera un élu du FLN. Il faut dire que cette fois, trois élus issus de l’opposition ont voté pour, contrairement à la délibération précédente, où tous les signataires du pacte, en nombre de treize, avaient rejeté la proposition du maire. Dans la foulée, les élus sortis de la salle se sont dirigés au commissariat pour déposer plainte pour «intimidations». «Nous ne comptabilisons pas cette délibération parce qu’elle a été avortée. Je convoquerai une deuxième délibération quand l’opportunité nous sera donnée, c’est-à-dire, lorsque nous trouverons un terrain d’entente avec d’autres élus. Il nous reste encore deux autres délibérations», nous déclarera M. Abdelghani Issolah au terme de cette séance houleuse. Notre interlocuteur regrettera que cette séance n’ait pas abouti. Il estime que cette prise de position aura des conséquences fâcheuses sur le fonctionnement de l’APC. « Si au moins, la commission des marchés était votée parce qu’avec ce blocage nos écoliers risquent de ne plus prendre leur repas durant ce troisième trimestre», soulignera-t-il. Certes, au lendemain des résultats des élections dernières, les élus du FLN, du RCD et les deux indépendants d’El Amel avaient signé un pacte où ils avaient décidé de ne pas travailler avec les élus de la liste ayant obtenu la majorité relative avec 6 sièges, mais, dans l’intérêt de la commune, il faudrait un peu de sagesse. Sinon, le wali devra maintenant intervenir pour lever ce blocage en recourant à la loi, car une population de près de 50 mille habitants se trouve pénalisée par ces quatre mois de blocage. Il est à rappeler que cette APC se compose de 19 sièges. Lors des élections de novembre dernier, le FFS avait obtenu 6, le FLN autant, le RCD 5 sièges et la liste indépendante «El Amel», 2 sièges. Par ailleurs, il est aussi utile d’ajouter que dans cette Daira, l’APC de Ain Zaouia n’est pas encore, elle aussi, débloquée parce que les élus du RCD, du PT et les indépendants au nombre de huit, ont voté contre les propositions du maire, M. Ali Amrani, de la liste FLN, qui avait arraché 4 sièges auxquels se sont ralliés trois élus du FFS. C’est dire que la majorité n’est pas atteinte. A quand alors l’application de ce que prévoit la réglementation dans de pareils cas ?

Amar Ouramdane

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