Des habitants assiègent l’hôpital psychiatrique

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L’accès à l’hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued-Aïssi, à la sortie Est de la ville de Tizi-Ouzou, a été fermé, hier, par des dizaines de citoyens de cette banlieue, pour protester contre leur «exclusion» de la campagne de recrutement opérée, la semaine dernière, par l’administration de l’établissement.

S’estimant en droit de primauté dans les recrutements au sein de cet hôpital implanté près de leur cité, les protestataires ont procédé, très tôt dans la matinée d’hier, à la fermeture du portail principal empêchant tout mouvement depuis ou vers l’hôpital.

«Il y a eu une opération de recrutement pour plusieurs postes, mais à l’affichage des résultats du concours, seule une personne de notre cité fut admise, ce qui est du pur déni à notre égard», déclare un jeune protestataire.

Ce dernier explique que «sur les trois postes d’ouvriers professionnels ouverts par l’hôpital, seul un est revenu aux postulants de notre cité, pendant que tous les autres postes à pourvoir sont revenus à des personnes éloignées de la localité».

Pire encore, à en croire les déclarations des protestataires qui dénoncent un «passe droit», «une parente du directeur de l’établissement a été recrutée au poste d’attachée d’administration». «Le favoritisme est flagrant, d’autant que le concours pour accéder à ce poste a été organisé à l’intérieur de l’hôpital, sous l’égide du directeur qui était lui-même le président du jury», ont-ils encore dénoncé.

Contacté par téléphone, le directeur de l’hôpital psychiatrique, M. Lounès Bounous, a nié le recrutement d’une parente à lui au poste d’attachée d’administration, confirmant, par ailleurs, que le concours a eu lieu «effectivement au sein de l’hôpital, et j’étais moi-même président du jury». Au sujet de la protestation qui a mené au blocage de l’accès à l’hôpital, M. Bounous n’a pas manqué de dénoncer l’agissement «des habitants des baraques limitrophes à l’hôpital qui se croient en droit d’avoir le privilège (géographique) dans les recrutements».

«Les recrutements sont régis par la loi et je ne fais que respecter cette loi», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur se défend par ailleurs, en expliquant : «Les protestataires ont passé un concours au centre de formation professionnelle de Boukhalfa pour le grade d’ouvrier professionnel, et sur les trois reçus au concours, un habite dans lesdites baraques, quant aux deux autres, ils sont de la ville de Tizi-Ouzou».

En ce qui concerne les autres postes et grades, le directeur dira sèchement : «Ils n’ont rien à voir là-dedans». Vers 13h30, l’intervention de la gendarmerie nationale a permis la dispersion des protestataires et la réouverture du portail principal de l’établissement.

R. R.

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