La rivière du Sahel, qui passe, entre autres, par la commune d’Ath Mansour, subit de plein fouet les retombées néfastes d’une pollution qui, a priori, semble s’installer dans la durée.Cet oued, l’un des affluents de la rivière de la Soummam, est devenu un réceptacle de tous genres de déchets et autres débris de construction, déversés sur le lit et les berges de ce cours d’eau. Ce dernier connaît depuis des semaines déjà une crue « bienfaitrice » qui lui permet de se débarrasser, un tant soit peu, des monticules et amoncellements de détritus qui sont jetés quotidiennement. Sur une butte, où l’on pouvait dominer de larges surfaces, la rivière paraissait en plein «désarroi» tellement les déchets solides et liquides s’entassent et coulent sans arrêt. Dans les environs des légendaires jardins et autres vergers de Taghzout, autrefois un petit éden sur terre tant avec sa verdure qu’avec ses fruits et légumes de qualité, des aires entières sont investies par les immondices, surtout par les débris et autres gravats résultant des constructions érigées sur les lieux. Les lieux sont enlaidis et amochés, contrastant gravement avec la verdure ambiante et les eaux de l’oued Sahel qui coulent à flots. L’environnement, l’écosystème, la flore et même la faune en prennent de sérieux coups avec l’avancée des déchets en tous genres qui polluent gravement les alentours. «Jadis, les eaux de l’oued Sahel étaient limpides et potables. Les vergers et les jardins qui longeaient cette rivière, comme ceux de Taghzout, étaient irrigués avec ses eaux. On creusait des rigoles pour capter l’eau qui coulait à flots durant toute l’année. Aujourd’hui que la pollution a atteint ce cours d’eau, celui-ci est devenu imbuvable et inutilisable pour l’agriculture. Les eaux usées et les déchets sont mélangés avec les eaux de l’oued, ce qui les rend pratiquement inutilisables, et c’est bien dommage», regrette un septuagénaire de Taourirt, chef-lieu de la commune d’Ath Mansour. En attendant qu’une hypothétique solution vienne pallier cette situation, que d’aucuns estiment préoccupante, l’oued Sahel ne cesse de se dégrader et d’aller de mal en pis.
Y. S.