Le projet de la raffinerie d’Ath Mansour remis sur le tapis

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Jeudi passé, dernier jour de la session APW consacrée aux divers, aura été l’occasion pour l’ensemble des élus de soulever différents problèmes que rencontrent les différentes localités du territoire de la wilaya de Bouira.

Plusieurs points soulevés par les élus n’ont pas manqué de marquer l’assistance, à l’exemple des énergies renouvelables. En effet, Mme Ghezlane, élue RND, a rappelé les directives du ministre de l’Intérieur lors de la dernière rencontre avec les femmes élues : «Nous aimerions mettre en œuvre les dispositifs inhérents à l’installation de panneaux solaires sur les éclairages publics. Des énergies renouvelables qui ont été au cœur de la formation à laquelle nous avons assisté avec le ministre de l’Intérieur et qu’il faut développer, conformément au programme fixé par le gouvernement. Pour cela, aujourd’hui (ndlr, avant-hier), à partir de cette tribune, je demande qu’une enveloppe soit réservée à cet effet», soulignera Mme Ghezlane. Cette dernière insistera également sur la relance du concours du village, cité ou quartier le plus propre, projet que l’élue avait initié sous l’ère de l’ancien wali M. Maskri. Un concours qui permettra d’inculquer les valeurs de civisme, d’hygiène et de la protection de l’environnement, selon l’intervenante qui souhaite, dans la foulée, l’organisation d’une journée de sensibilisation et d’accompagnement sur les dangers et l’addiction à Internet : «Les jeux en ligne, tel celui de la baleine bleue, représente des dangers pour les non initiés que sont les enfants et les adolescents. Pour cela, nous préconisons l’organisation d’une journée de sensibilisation au profit de cette frange de la société, en présence des parents d’élèves et des psychologues des établissements scolaires. Cette journée sera animée par un personnel qualifié d’Algérie-Telecom et placée sous le patronage de l’APW», préconisera Mme Ghezlane. Le domaine de la santé sera également abordé avec, toutefois, des réserves, le temps que les hôpitaux en cours de réalisation soient entièrement achevés et réceptionnés. Un autre élu abordera l’urgence de procéder à la révision du Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (PDAU) de la ville de Bouira qui est, selon lui, entièrement dépassé : «Nous avons consommé le PDAU et la seule poche restante est une assiette prise en sandwich au niveau du pôle urbain, sans possibilité d’extension», déplorera l’orateur. Seront également soulevés les problèmes des parkings sauvages, de la crise du lait en sachet et de la vente concomitante… Les élus ont, aussi, mis un trait sur l’impératif d’obliger les bus à se rendre à la gare routière de Bouira, pour permettre aux voyageurs de ne plus descendre sur l’autoroute. Une situation qui a engendré de nombreux accidents mortels depuis que les arrêts sur l’autoroute, à proximité de la gare routière, sont devenus monnaie courante et surtout tolérés, en l’absence des services veillant à l’application des lois. Le docteur Hamid Chachoua, vice-président de l’APW (FFS), se concentrera essentiellement sur les opportunités de développement et d’investissement. «Depuis 2013, un poste électrique de génie civil a été réalisé à M’Chedallah, mais il n’a toujours pas été équipé, ce qui fait que les chutes de tension sont devenues quasi quotidienne dans la localité, provoquant le désarroi des riverains. Les citoyens sollicitent toujours la création de zones d’activités, notamment et urgemment, à Ahnif, Chorfa et Ath Mansour, pour parer au taux de chômage ahurissant qui sévit dans ces communes de l’Est de la wilaya. D’ailleurs, je profite de cette intervention pour demander l’installation d’une raffinerie à Ath Mansour», réclamera le docteur Chachoua. A noter que ce projet de raffinerie avait été évoqué avec insistance il y a de cela une dizaine d’années, mais il n’a jamais vu le jour, pour des raisons obscures.

Une enveloppe pour l’acquisition d’une machine de cytaphérèse

L’état de certains tronçons routiers, le manque de cantines scolaires et réfectoires, des lignes de transports au profit de localités éloignées, le déficit en médecins spécialistes dans certains établissements hospitaliers, l’urgence d’un nouveau plan de circulation de la ville de Bouira et autres ont été également soulevés lors de cette plénière qui, pour l’occasion, s’est transformée en véritable mur de lamentations. L’intervention d’un autre élu FFS recadrera légèrement le débat avec la nécessité de veiller aux conditions des étudiants de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, qui connaît, bien souvent, des actes de violence dans son enceinte. «Nous devons assurer à nos étudiants un cursus sain pour qu’ils puissent étudier en toute sérénité et ne sortent pas avec un diplôme en poche et des traumatismes à vie», propose-t-il. Pour Gasmi Hamid, du RCD, des problèmes autres que ceux liés à l’investissement sont à déplorer avec, en premier lieu, l’absence de cadastre dans de nombreuses communes de la wilaya. «Lorsque les communes sont cadastrées, on se retrouve avec des aberrations pas possibles, comme c’est le cas à El-Adjiba. Au nord de cette commune, aux limites frontalières avec la station climatique de Tikjda (d’El Esnam), il se trouve un immense gisement d’argile au cœur-même de cette forêt. L’exploitation de ce gisement va directement dans une wilaya voisine, à savoir Béjaïa. Je vous demande simplement pourquoi le domaine forestier laisse ainsi commettre ce que j’appelle un massacre contre la nature ?», s’insurgera l’élu du RCD. Le wali et le P/APW, pour leur part, feront savoir que les doléances des uns et des autres ont été enregistrées et que les différents directeurs de wilaya devront répondre aux sujets qui les concernent. Se sont ainsi succédé le directeur de l’éducation, de la santé, des travaux publics, de l’investissement et tous leurs collègues pour répondre individuellement aux élus. La machine de cytaphérèse, longuement attendue aussi bien par les professionnels de la santé que par les cancéreux, sera acquise prochainement. Elle sera disponible au niveau de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira. C’est du moins ce qu’a exigé M. Boutata Ahmed, P/APW de Bouira, lors de cette session APW : «Pour les malades sous chimiothérapie, ils tombent en anémie ou en thrombopénie, ce qui est une diminution du nombre de plaquettes sanguines. Et le remède, c’est d’apporter les plaquettes. Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : la cytaphérèse. Cela fait plusieurs années qu’une demande dans ce sens a été adressée aux autorités locales et même au ministère de la Santé. Nous avons reconnu que l’Etat a réalisé de bonnes choses, mais il faut les compléter. Lorsqu’un malade tombait en thrombopénie, il fallait l’évacuer à Tizi-Ouzou ou Alger. Dorénavant, avec cette machine, les patients du service oncologie de la wilaya seront pris en charge correctement et de manière efficiente», se félicite M. Boutata.

Hafidh Bessaoudi

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