Par S. Ait Hamouda
Le funambule dans une foire, qui n’en est pas une, fait seulement semblant de danser sur une corde. Alors qu’en fait, il fait illusion de tenir, à hauteur de notre vertige, l’indicible destin de l’ascension vers la divine «louvoierie». Laisse le danseur de corde à ses occupations ludiques et cramponne-toi aux chimères que tu as vécues depuis ta naissance. Simplement, tu traces avec les nuages le portrait de celui qui te porta aux nues pour te laisser choir tel un sac plein de tes ressentiments. Refoule les rancœurs, les regrets et tout ce qui te rend la vie invivable et apprends à prendre les choses du bon côté. Cela n’est pas un conseil que je te livre du haut de ma suffisance puérile, mais un avis, que tu le prennes pour ce qu’il est, c’est bien, ou non c’est aussi bien. Que faut-il faire pour éliminer ces doutes, ces interrogations, ces regards inquisiteurs qui te dénudent et t’imposent leurs ordonnances sans aucune forme de débats ? Tu dis démocratie et ils comprennent tyrannie. Tu voudrais croire en l’une, ils t’imposent l’autre comme provision ad vitam aeternam. Cela s’explique par notre propension à aimer une chose et son contraire, à diviniser plus l’élan d’écarter la vérité au profit du mensonge, et à nous agenouiller comme des ouailles consentantes au sermon de n’importe quel mufti luciférien qui possède la boussole pour nous orienter dans l’enfer. Prenons le listing des «mouharamat» tel que nous l’ont enseigné nos aïeux, il diffère totalement, radicalement, de celui qu’on croit présentement nous apprendre. Il y a seulement des maldonnes qui lorsqu’elles s’accumulent font se pencher le fléau de la balance pour ces lubies qui prêtent plus à rire qu’à se lamenter. Nous pouvons prendre des leçons en tout, sauf, à bien des égards, à ce sujet. La tradition veut que l’on s’attache plus à ce que les ancêtres nous ont légué, qu’à ce qui nous vient d’ailleurs, empoisonné et surfait, pour nous faire endormir jusqu’à la fin du monde…
S. A. H.