Que n’a-t-il pas été dit et redit sur les capacités hydriques de l’Algérie, et sa propension à accueillir le siècle prochain, sans le moindre souci de manque ou de pénurie de ce breuvage vital? Il est appréhendé sous les meilleurs hospices le siècle à venir. Tant mieux pour nous et les générations prochaines. Des experts, au parfum de ces choses, nous rassurent sur le présent et l’avenir, quant à nos besoins en eau, on aura l’autosatisfaction dans cette matière plus qu’assurée. Donc on peut dormir et laisser faire dame nature, elle saura s’en charger bien plus que les calculs prudents et parcimonieux, des hydrauliciens et autres qui nous font peur avec leurs avertissements de faire attention, de ne pas gaspiller l’eau en lavages de voitures, de trottoirs, de devantures de magasins. L’eau, chez-nous va nous, manquer sous peu, d’où l’intérêt pour tout le monde, d’avoir plus de rigueur dans l’utilisation de cette manne stratégique. Il se trouve qu’il y a des régions où la fourniture est plus que rationnée, et on parle de disponibilité dans le sous-sol de trésor albiens, de mer d’eau potable dans le Sahara, de château d’eau du Djurdjura, de nappes phréatiques inimaginables, ce qui est forcément faux. Il reste au pays à évaluer avec exactitude les ressources en surface ou dans le sous-sol pour éviter les mauvaises surprises. Lorsqu’on prendra conscience de la valeur que la molécule d’hydrogène et les deux d’oxygène valent réellement, on ne sera plus chiche dans la dépense de ce don de la nature. Demain on n’en aura plus au robinet, dans les rivières, les oueds, les chotts et les barrages et il n’y aura pas assez pour tous. A ce moment là on se tient la tête par soif, on réfléchira à la manière de cuisiner, on cogitera sur comment laver le linge et faire la vaisselle, ce n’est qu’après qu’on verra de quelle façon laver les devantures, les pourtours de nos demeures, s’il en reste encore.
S. A. H.
