Par S. Ait Hamouda
C’est une bonne nouvelle que l’avant-projet de loi organique relatif à l’Académie algérienne de la langue Amazighe passera sous peu devant le Conseil des ministres avant d’affronter le verdict des députés dans le courant de ce semestre. Voilà qui mettra au diapason de la constitution, tamazight langue nationale et officielle. Ce n’est ni un effet d’annonce, ni une démarche politicienne, en ce sens qu’il s’agit d’une problématique qui ne peut en aucun être appréhendée de manière autre que scientifique. En l’occurrence par des linguistes, grammairiens, ethnologues, historiens et tout le toutim qui soient confirmés, reconnus, par leurs pairs et l’institution universitaire. ça ne doit pas être une auberge espagnole où chacun rappliquerait avec son barda idéologique et l’imposerait au nom de n’importe quoi. Il s’agit d’abord et avant tout de la langue de tous les Algériens, leur identité, leur culture, leur histoire et partant, nous ne pouvons être politiques dans ce cas précis. Donner à cette institution les hommes et les femmes, les éléments, les textes de fonctionnement, et les laisser faire sans interférer dans ses résolutions et attendus scientifiques. Ce n’est qu’à cette condition, impérative, qu’on pourra dire que l’Algérie possède son académie et ce ne seront pas que des mots. Tamazight, qui a été déjà l’objet de débats houleux, faut-il le signaler, dans le mouvement national, puis dans les années 80, ensuite en 90 et 2000 pour, enfin arriver à connaitre la consécration constitutionnelle, c’est un peu une victoire du bon sens sur l’aveuglement qui accablait les Algériens. Aujourd’hui que cette langue plus fédérative que séparatiste, au-delà de tous les acquis, soit réellement généralisée en l’enseignant à travers tout le territoire national, on pourra dès lors s’enorgueillir de cet acquis fabuleux. A la seule condition de mobiliser des scientifiques ayant par leurs écrits, par leurs apports universitaires et publics, montré leurs réalisations théoriques et pratiques au monde, pas seulement en tant que militants politiques. On a intérêt à dépolitiser cette cause…
S. A. H.