S. Ait Hamouda
Le mois sacré est à nos portes, et les marchands de fruits et légumes, de viandes et de sucreries préparent leurs couteaux pour saigner les Algériens. Ce qu’ils ont l’habitude de faire en pareille occasion. Ils augmentent les prix en cette période de vaches grasses, pour eux, et de vaches maigres, pour le reste de la population.
Cet épisode reflète l’honnêteté envers le peuple des commerçants qui n’ont d’yeux que pour le porte-monnaie des citoyens auxquels ils veulent subtiliser leurs économies de la manière la plus subtile et la plus maligne qui soit. Que ce soit clairement établi, le commerçant veut faire sa fortune sur le dos de ses concitoyens et puis, advienne que pourra ! L’Algérien supporte la faim et le manque d’argent, pourvu qu’il fasse carême, en flattant ses papilles, en mangeant tout ce qui attire, ce qui réveille le fin gourmet qui sommeille en lui.
Malgré tout, l’Algérien est gourmant et aime bien manger, ce qui l’amène à économiser toute l’année pour dépenser à tire-larigot ce qu’il a mis de côté durant le Ramadhan. Zlabia, qalb el louz, makrout et thé à la menthe, gazouze, cherbet et tutti quanti pour remplir sa panse et penser au hirak. Cela l’amène à trouver des solutions à ce qu’il a entrepris depuis le 22 février. Lors de son intervention, le ministre du Commerce dans sa prise de parole, dernièrement, avait dit que pour ce mois béni, ce mois de rahma et de miséricorde, il n’y aura pas de pénurie et que les prix seront abordables.
Rien de tout cela ne sera vérifiable, rien de tout cela ne sera identifiable, rien de tout cela ne sera remarquable sur place, au souk des mirages. Qu’importe, le Ramadhan reste un mois sacré pour le musulman, il l’offre à Dieu quoi qu’il arrive pour atteindre et profiter de Sa bénédiction. Ce qui lui sied et ce qui lui convient, en premier. Normalement, il le prend en tant que pilier de l’islam et qui lui assure le Paradis promis. Il est plus que nécessaire de remplir son ventre, en pensant aux lendemains qui seront aux couleurs de ce mois. Et à l’Algérie pour laquelle on doit tout mettre en branle pour qu’elle rayonne, pour qu’elle soit belle.
S. A. H.