«Pour une haute instance de transition»

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Le secrétaire national et député du RCD Atmane Mazouz a animé une conférence, hier après-midi, au Centre culturel Amar-Abrouk, à M’Chedallah. C’est le représentant du bureau local du parti, l’ex-président de l’APC, M. Mohamed Allouche, qui ouvre la conférence, en revenant longuement sur les diverses étapes des manifestations populaires, notamment en Kabylie, depuis avril 1980 jusqu’à l’avènement du multipartisme et l’ouverture démocratique, en 1989.

L’orateur se félicitera de la prise de conscience de la population aux quatre coins du pays, qui s’est soldée par le soulèvement du 22 février passé. Il dira que le Rassemblement pour la culture et la démocratie accompagnera ce mouvement populaire durant lequel les citoyens affichent une détermination à aller jusqu’au bout de leur revendication, qui est le départ du système, avant de souligner que le RCD a été, depuis sa création, victime d’une répression à chacune de ses marches.

Tour à tour, le responsable du Bureau régional et l’élu APW du parti se sont relayés au micro pour abonder dans le même sens, avant de donner la parole à Atmane Mazouz, lequel est revenu à son tour sur le parcours du Rassemblement pour la culture et la démocratie depuis sa création, en soulignant à chaque fois que c’est l’unique parti d’opposition qui a assumé son rôle sans dévier de sa ligne ni de son programme politique.

Il dira plus loin que c’est encore «le seul parti qui a élaboré une feuille de route de sortie de crise après une large concertation», tout en soulignant l’importance de ce genre de conférences et débats, sans oublier le fait que ce soient les actions précédentes depuis l’indépendance qui sont à l’origine de ce soulèvement populaire à travers lequel les citoyens cherchent un moyen pour se libérer du système, en place. L’accélération de la révolte «est due au règne sans partage de Bouteflika depuis 20 ans».

«Bouteflika aurait dû dissoudre les deux chambres ! 70 députés sont des chefs d’entreprise»

L’orateur ajoutera que «le président aurait dû dissoudre les deux Chambres parlementaires et le Gouvernement avant sa démission, comme exigé dans la feuille de route du RCD». Il dénoncera également «la persistance du système qui se contente de remplacer des têtes par d’autres qui lui sont acquises, affichant ainsi sa volonté de ne pas lâcher prise». Le conférencier «pense qu’il faut aller rapidement vers l’installation d’une haute instance de transition.

Une sorte de présidence collégiale composée d’au moins trois personnes intègres, après une large concertation avec la société civile laquelle, à son tour, mettra sur pied un gouvernement de salut pour gérer les affaires courantes durant la période de transition, en attendant de préparer des élections par une instance indépendante et d’élaborer une nouvelle Constitution».

Et de poursuivre : «La justice doit recouvrer son autonomie. Sur un autre plan et pour souligner la corruption généralisée, il dira que l’APN se compose, à elle seule, de pas moins de 70 députés chefs d’entreprise, lesquels détournent les projets à leur profit. «La révolution populaire doit continuer jusqu’à la chute du système en place et ses ramifications ainsi que les organisations satellitaires qui gravitent autour de lui, à l’instar de l’UGTA.» Il clôtura sa conférence, en ajoutant que la nouvelle Constitution doit tenir compte des spécificités régionales, avant d’ouvrir les débats.

Oulaid S.

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