Le phénomène prend de l’ampleur

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S’il y a un phénomène dangereux qui s’est propagé ces dernières années au niveau de certaines communes rurales de la willaya de Bouira, c’est bien celui du défrichement des forêts.

Ainsi, cette année encore, ce fléau est constaté au niveau de deux localités de M’Chedallah, à savoir à Ahnif et Ath Mansour. Dans une requête à laquelle a été jointe une pétition destinée à l’ensemble des structures concernées au niveau de la wilaya, les citoyens de la localité de Tamzievth, relevant de la commune d’Ahnif, ont «dénoncé un accaparement illicite de plusieurs terrains relevant des domaines forestiers dans un but d’une probable exploitation». Selon les rédacteurs de la requête, ces contrevenants procèdent par l’incinération de terrains forestiers pendant la période estivale et attendent l’hiver pour planter des oliviers ou autres plants fruitiers dans l’optique de revendre ces mêmes terrains. Les riverains ont saisi les responsables concernés, en particulier l’administration des forêts, pour mettre un terme aux agissements de ces défricheurs. Selon les mêmes habitants, les services de la conservation des forêts ont effectué des déplacements sur les lieux pour des inspecter les terrains en question et établir des P-V à l’encontre des contrevenants. Les mêmes citoyens indiquent que les opérations de défrichement sont à l’origine aussi bien de tensions tribales que de tensions entre les propriétaires terriens et contrevenants récurrentes. Il est à noter qu’il suffit seulement de demander à l’administration des forêts une autorisation d’usage, une démarche des plus légales, pour procéder à l’exploitation de ces terres, moyennant une redevance. Chose que les contrevenants font rarement. Selon des sources au fait de ce dossier, «le fléau du défrichement illégal s’est propagé depuis la décennie noire, lors de laquelle les services des forêts se sont vu confier des missions de développement rural, sans que les moyens adéquats ne suivent, surtout si l’on sait que leur champ d’action s’étend sur un territoire forestier très vaste, au niveau de la wilaya de Bouira. A ceci s’ajoute une réglementation un peu dépassée qui nécessite une mise à jour». La solution pour mettre un terme à ce phénomène reste liée à une action immédiate sur le plan local, avec des moyens adéquats, suivie d’une présence continue et d’une vigilance accrue des services des forêts. Sur le plan national, «il urge de mettre en place une stratégie de conservation des forêts et de la protection de la nature», s’accordent à dire les spécialistes.

F. K.

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